Une éclaircie au Yunnan

[Article écrit par François]

 

Lijiang

Arrivés sur notre parking à Lijiang sous une belle averse en fin d’après-midi, on trouve assez rapidement notre hôtel. Etant donné que cette adresse est recommandée par Liang Wei Wen (le gérant de l’auberge précédente) mais qu’il ne s’agit pas d’une auberge de jeunesse classique, la réceptionniste ne parle pas un mot d’anglais. Heureusement, on montre le petit mot préparé par notre ami pour avoir un super tarif pour les deux chambres doubles assez classes. On se dit que cet hôtel ne doit vraiment pas souvent voir de touristes occidentaux. D’ailleurs, au cours de notre séjour en Chine, on a déjà vu plusieurs fois des hôtels réservés uniquement aux Chinois, et qui n’accueillent donc pas de touristes étrangers. Un peu sectaires ces Chinois !

Une fois installés, on part à la découverte de la ville. Lijiang est située au nord-ouest de la province du Yunnan et sa vieille ville est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Elle est faite de petites ruelles et de canaux, c’est assez beau et ça semble agréable de se balader et de se perdre dans ce quartier. Par contre, on se rend vite compte que toutes les maisons sont rénovées quasiment à l’identique avec des boutiques pour touristes donnant sur la rue pour vendre du thé, de la nourriture, des tableaux, des éventails, des djembés,… Et, pour couronner le tout, plus la soirée avance, plus il y a de monde, mais vraiment beaucoup de personnes. On se croirait un jour de soldes aux magasins d’usines à Troyes ! La ville telle qu’on la voit n’a donc pas vraiment de charme et on a l’impression qu’elle n’est même pas habitée. Au final, on n’est pas mécontent de partir dès le lendemain pour Dali. En plus, on sent qu’on est dans une ville bien touristique car les gens sont moins sympas. On a été poser des questions dans plusieurs centres d’information pour touristes mais on s’est à chaque fois fait rembarrer parce qu’ils ne parlaient pas anglais…

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Le lendemain matin, en allant acheter nos billets de train pour aller de Kunming à Guilin (encore un sacré trajet !), bonne surprise, on tombe sur un marché situé juste à côté de la vieille ville de Lijiang. Il est bien animé, typique, il y a plein de stands différents et les gens sont souriants. Popo et moi passons un peu de temps à arpenter les allées, juste assez pour faire attendre Juliette et Colas, puis on se dirige vers la gare de bus pour nous rendre à Dali, plus au Sud dans le Yunnan.

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Dali

Après un trajet sans encombre, mais un peu plus long que prévu parce que le chauffeur s’est arrêté pour faire nettoyer son bus (comme cela arrive souvent en Chine), on arrive à Dali, plus au sud dans le Yunnan.

On s’installe pour 2 nuits au « Jade Emu International Guesthouse », qui sera notre meilleur hébergement jusque maintenant. Notre chambre pour 4 est assez confortable et pas chère, la douche est bien chaude, on a des WC « à l’occidentale » et non « à la turque », ils parlent bien anglais à l’accueil et nous donnent plein de renseignements, et il y  a un grand espace commun avec billard, table de ping-pong, jeu de fléchettes. En plus, la guesthouse utilise un VPN pour internet qui permet de contrer le blocage de la Chine pour accéder à Facebook, Gmail et Google.

On profite ensuite de l’après-midi pour visiter la ville. Ce n’est pas forcément très beau, même s’il y a quelques rues qui valent le détour, mais c’est beaucoup plus agréable que Lijiang car il y a moins de monde et on a plus l’impression d’être dans une vraie ville, pas uniquement faite pour les touristes. En plus, le cadre est sympa avec un grand lac et de hautes montagnes en fond. Pour finir la journée, on va manger des brochettes dans un petit stand de rue, puis on va au Bad Monkey, un bar de Dali occupé en majorité par des Occidentaux. On en profitera pour boire autre chose que les bières läger chinoises qui désaltèrent bien, mais qui n’ont quand même pas beaucoup de goût.

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Le lendemain, on loue des vélos pour partir au bord du lac et découvrir la campagne alentour et les petits villages. Comme dans beaucoup d’endroits en Chine, dès qu’on s’éloigne un peu des gros points touristiques, l’aménagement laisse à désirer. Ainsi, la ballade autour du lac n’est pas aménagée partout et on se retrouve parfois à suivre des grosses artères pour voitures ou à passer dans des chantiers en cours, et on ne longe pas très souvent le lac. Mais, c’est tout de même très sympa car on passe dans quelques petits villages et, pour une fois, on a un grand soleil et un ciel bleu. En plus, on est en plein dans la période où les gens travaillent dans les champs pour récolter le riz et autres plantations, il y a donc plein de choses à observer ! C’est d’ailleurs très beau avec les rizières jaunes, le ciel bleu et le soleil.

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Après avoir pas mal pédalé, on s’arrête dans le village de Xizhou, on attache nos vélos et on part manger et découvrir la ville à pied. Ce sera l’occasion de manger des spécialités locales (nouilles de riz très bonnes et beignet fourré) et moins locales (de grosses glaces du supermarché) ! Au moment de repartir, on s’aperçoit que mon pneu arrière est complètement à plat. On a laissé les vélos au soleil pendant notre pause et une des nombreuses rustines de la chambre à air n’a pas tenu. Et bien sûr, on n’a rien pour réparer au milieu de notre village où personne ne parle anglais ! Sur les conseils d’un hôtel, on finira par trouver un « garage » (une toute petite boutique en fait) où une mamie s’occupe de réparer vélos et scooters d’une main de maître, ce qu’elle fera avec mon vélo en changeant la chambre à air en 2 minutes. Je me voyais déjà rentrer en bus et en poussant mon vélo, mais on est au final reparti. On fait une petite pause dans un hôtel de luxe pour faire une petite visite guidée de l’établissement et voir des chambres qu’on ne s’offrira certainement jamais ! La vue depuis la terrasse sur les rizières est superbe et l’hôtel est pas mal non plus.

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Sur le chemin du retour, Popo et Juliette craquent sur un batik, un tissu imprimé par trempage dans des bains, en protégeant certaines zones pour qu’elles aient une couleur différente. Les négociations seront longues, mais au final on s’en tire pas trop mal ! C’est reparti direction Dali et cette fois on prendra une plus grosse route pour rentrer rapidement. On verra plein de gens en train de travailler dans les rizières, avec les couleurs du soir, c’est très beau. Pour nous récompenser de cette dure journée, on décide de s’offrir un bon resto en se laissant guider par le guide du routard. Le menu a l’air super bon, mais au final, après avoir goûté, on sera tous très déçus (surtout Colas et moi), surtout pour notre repas le plus cher jusqu’à maintenant. Le poisson de Popo n’est pas très relevé et on ne sent pas l’hibiscus, le canard de Juliette est bon mais plein d’os et le poulet de Colas et moi est rempli d’os (il n’y a quasiment rien à manger) et n’a pas particulièrement de goût.

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Des transports, encore et encore…

Après quelques jours passés dans le Yunnan, il est déjà temps de repartir. On avait décidé dès le début de « sacrifier » cette province où il y a pourtant plein de choses à faire et à voir. Il faut bien faire des choix, surtout dans un pays aussi grand que la Chine. On part donc dès le matin pour, attachez vous bien, 1h de bus de ville pour rejoindre la gare ferroviaire de Dali, 5h de train pour rejoindre Kunming, 18h de train pour rejoindre Guilin dans la province du Guangxi puis 2h de minibus pour rejoindre les rizières en terrasse de Longji, notre prochaine étape. On vous a déjà raconté nos différentes expériences en train, en « soft sleeper » et « hard sleeper ». Cette fois, on n’a pas trop eu le choix car il n’y avait plus d’autres billets disponibles, on a été obligé de faire le trajet en « hard seat » (littéralement, siège dur), la catégorie la moins chère mais aussi forcément la moins confortable. Pour décrire le positionnement, rien ne vaut une photo.

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Train hard seat

 

D’un côté du couloir, deux rangées de trois sièges face à face et de l’autre côté, deux rangées de deux sièges. Il n’y a pas de séparation ou d’accoudoir entre les sièges qui sont, comme leur nom l’indique, très durs et en plus bien droits et non inclinables. On voit aussi tout de suite que la classe sociale dans ce type de wagon n’est pas la même que dans les couchettes, les gens font tous beaucoup plus pauvres. On sera la principale attraction de notre wagon, les gens s’arrêtant fréquemment pour admirer Juliette en train de peindre son aquarelle ou pour nous regarder jouer aux cartes. Au départ, ça va, on arrive à s’occuper, mais quand il faut dormir, c’est une autre histoire. Les sièges sont tellement inconfortables qu’il est difficile de trouver une position, on essaye en mettant la tête sur la table, en s’appuyant les uns sur les autres, mais on ne dormira pas beaucoup de la nuit et surtout d’un sommeil très léger. La lumière qui reste allumée toute la nuit et les Chinois qui parlent fort n’auront pas aidé. Une solution aurait pu être de dormir par terre, près des toilettes comme certains le font. Bref, on est content d’arriver et on se dit qu’on n’est pas près de recommencer cette expérience…



15 réponses à “Une éclaircie au Yunnan”

  1. Marie-Laure et Bernard dit :

    A nouveau un bel article et des photos qui donnent envie de partir…
    Bises à tous les deux

  2. Papou dit :

    Toujours aussi belles vos photos !
    Bises a vous 2.

  3. Catherine dit :

    Ah! les marchés avec leurs odeur diverses et variées…
    Est ce qu’ils coupe le riz à la main ou mécaniquement et le font-ils sécher sur le bord de la route ?
    Combien de km déjà parcouru ?
    Bonne route.

    • Pauline BUSSON dit :

      Coucou Catherine!
      Oui ils coupent le riz à la main avec une petite faux, après ils ont une machine pour séparer les grains des tiges et oui après ils le font sécher où ils peuvent (sur les toits ou dans les rues).

  4. Koko dit :

    C’est quoi la 4eme photo? les espèces de palettes?
    Bisous!

    • Francois dit :

      On pense que c’est des voeux que les gens achètent et attachent ensuite ! Ils font ça partout en Chine, avec des cadenas (pour les amoureux), des petites palettes, ou des papiers !

  5. Momo, soeur de François (papa) dit :

    Vous nous faites voyager avec vous, et rever aussi, c’est super …. Finalement vive la génération internet !!!
    Il y avait des épices aux marchés ?? J’en connais un qui aurait surement fait le plein.
    Même question que Koko, on ne voit pas très bien ce que representent ces petites tablettes (des voeux ??).
    Bonne route et gros bisous à tous les 2.

    • Pauline BUSSON dit :

      Oui il y avait quelques épices mais surtout beaucoup de choses séchées très bizarres… Pour faire le plein d’épices on attend l’Inde !

  6. sauder dit :

    Magnifiques ! Vous êtes tellement beaux. Le sourire de François, la beauté de Pauline !!!!! On voit que vous êtes heureux dans ce tour du monde. Bravo et continuez à nous faire rêver.

    PS pour Marie-Laure : « non, ne pars pas, tu me manquerais trop !!!! »

  7. DOBOSZ Nelly dit :

    merci pour vos commentaires et toutes les photos qui nous font rêver
    superbe voyage

    nelly

  8. Mélaine dit :

    Coucou vous deux,

    C’est vraiment super de vous lire et de voyager avec vous!
    Les photos sont splendides et vos descriptions nous font bien voyager avec vous!

    Des gros bisous ma Paulette!!!!

  9. Béatrice dit :

    Je vous suis depuis le début avec un grand plaisir mais pas toujours le temps de commenter.Heureuse de vous voir si épanouis et que tout se passe bien .Bonne continuation !! bisous à vous 2

  10. Pauline D dit :

    J’aime beaucoup la comparaison de la foule avec un jour de soldes à Troyes hahah la vie troyenne vous manque ?:p
    Etrange le contraste sur la photo de rizière avec en fond une grue et des lampadaires, c’est un peu àa la Chine finalement ? Ce mélange permanent de modernité et de traditionnel ?
    Quant au trajet, disons qu’une chose est sure : la Chine force à apprendre la patience ^^ (Popo j’adore ta tête dans le bus!)

    • Francois dit :

      On a vraiment bien aimé nos 4 ans à Troyes, mais on est quand même pas mal là où on est ^^
      Pour la Chine, tu sens souvent que ça s’est développé très rapidement: à Pékin, tu trouves des petites baraques juste en bas des grands buildings, dans les campagnes les gens travaillent encore beaucoup à la main sur des petits terrains, tout est un peu construit de manière anarchique, surtout dans les endroits touristiques où ils mettent des câbles électriques et des téléphériques partout, etc. Mais ça fait le charme de la Chine aussi !

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