Les rizières du dos du dragon
[Article écrit par Pauline ; Après une pause assez longue dans l’écriture du blog – due au fait qu’on était parti faire un trek de plus de deux semaines au Népal, on reprend là où on s’était arrêté, en Chine, et on va essayer de vite rattraper notre retard pour que vous puissiez voir bientôt les magnifiques montagnes himalayennes ! ]
Dans le dernier article, François vous a raconté notre super expérience des « hard seat » dans le train de Kunming jusqu’à Guillin . Mais notre voyage jusqu’à notre destination suivante, les rizières en terrasses de Longji, ne s’est pas arrêté là. Arrivés à la gare du Nord de Guillin, un vrai jeu de piste nous attendait pour nous y rendre : en compilant les informations données par le Lonely Planet et le guide du routard (heureusement qu’on avait les deux, ça nous a bien aidé plus d’une fois !), on comprend qu’il va nous falloir prendre au moins 3 bus différents, et vu l’heure qu’il est, ça risque d’être vraiment juste !
Heureusement, comme bien souvent dans ces moments là, arrive le petit coup de pouce inopiné. Cette fois, il prend la forme d’un petit chinois braillard et hystérique qui gesticule dans tous les sens (tellement que son front est trempé de sueur !). La communication n’est pas évidente avec lui, mais on comprend vite qu’il gère son petit business de mini-van ici et qu’il peut nous en trouver un direct pour le village de Dazhai où on a réservé notre nuit. Vu le prix qu’il nous propose, ça ne vaut pas le coup de s’embêter à prendre 3 bus différents. On saute dans le mini-van sur le bord de la route (vraiment, on fait vite car l’hystérique nous presse) et, à peine dedans, on s’endort – ah enfin des sièges confortables !
On arrive à la nuit tombée. Sur la route on s’est pris une grosse averse, mais le temps s’est calmé à notre arrivée. Et heureusement, car en fait, il va nous falloir grimper avec nos gros sacs à dos jusqu’à notre auberge pour ce soir ! Et oui, pour vraiment profiter au maximum du paysage, on avait décidé de prendre une auberge dans les rizières, mais ce à quoi on n’avait pas pensé, c’est que ce ne serait pas accessible en voiture. En tout cas, pas avec notre mini-van de luxe… C’est donc parti pour 40 minutes de montée par escalier, à la frontale. On retrouve les mêmes marches qu’à l’Emei Shan, définitivement ce ne sont pas nos copines celles-là !
On est heureux d’arriver enfin ! On mange à notre auberge, trop impatient d’aller nous coucher pour enfin passer une bonne nuit… Mais le sort en avait décidé autrement, et, alors qu’on était tous prêts à s’endormir, lorsque François décide d’aller chercher de l’eau à l’étage du bas, la porte de notre chambre refuse de s’ouvrir. C’est coincé, on est enfermé dans la chambre ! Après avoir trituré un peu la serrure, on décide de passer aux choses sérieuses, on sort l’artillerie lourde : le leitherman offert par la DDT ! Malheureusement, les vis sont toutes rouillées et on n’arrive pas à dévisser la serrure. On passe donc au plan de secours : les hurlements ! On y va fort et le patron de l’auberge rapplique rapidement. On essaie de lui expliquer ce qui se passe, mais ce n’est pas évident par porte interposée et c’est un chinois, il ne parle pas un mot d’anglais. Il essaie de nous délivrer, mais n’y arrive pas non plus. Alors qu’on commence à désespérer, une voie mécanique s’élève de l’autre côté de la porte : « Si vous allez mourir » … pfff, c’est le patron de l’hôtel qui essaie de communiquer avec nous avec l’application traduction de son portable. On ne sait pas ce qu’il essayait de nous dire à la base, mais la fatigue aidant, on part dans un fou rire nerveux. Finalement, le patron de l’hôtel finira par débloquer la situation : il rentrera par la fenêtre de notre chambre (en se laissant tomber depuis l’étage du dessus), et réussira à démonter la serrure. A plus de minuit, on peut enfin se glisser dans notre lit !
Dur le réveil à 6h00 le lendemain ! On s’était motivé pour pouvoir assister à un levée de soleil sur les rizières, mais, vu le temps, on retourne bien vite au lit : une heure et demi de sommeil en plus, ce ne sera pas du luxe ! C’est donc vers 9h00 qu’on commence notre promenade dans les rizières de Longji, autrement appelées rizières du dos du dragon en raison de leur ondulation (et apparemment quand les rizières sont en eau, le reflet argenté qu’elles renvoient feraient penser à des écailles – on n’a pas pu vérifier, nous on y était juste avant que le riz soit coupé). Le ciel bleu n’est pas de la partie mais la luminosité est tout de même assez bonne et avec la couleur « épi de blé » du riz, les yeux se régalent.
Par contre, pour le lieu paisible que j’imaginais, il faudra repasser ! Les petits villages dans les rizières évoqués par le Lonely Planet sont en fait une succession d’auberges et de boutiques, certes construites en gardant l’esprit bois des villages traditionnels, mais ne dégageant aucun charme. Ici, tout semble tourner autour du tourisme : on ne croise personne en train de travailler dans les champs (le riz ne sert-il que de décors ici ?) et des chemins fléchées (en escalier !) sillonnent les rizières, permettant de rallier les différents points de vue les uns aux autres. Il y a même un téléphérique !
Une fois de plus, les chinois participent au spectacle. Cette fois, on découvre leur goût pour les déguisements : l’attraction principale ici est de louer un costume imitant les tenues traditionnelles de l’ethnie yao, pour pouvoir ensuite se faire prendre en photo en étant tout beau. Et ça marche plutôt bien, surtout auprès de la gente féminine ! Pour ceux qui veulent se reconvertir, c’est une idée à creuser : on imagine bien des chinoises en Marie Antoinette à Versailles !
Nous, on commencera notre journée en allant voir l’un des plus beaux points de vue de la zone puis on décidera d’essayer de s’éloigner des foules en coupant à travers les rizières pour rejoindre un autre point de vue.
Après quelques galères, on finit par y arriver. Ca n’a pas été facile de trouver notre chemin mais au moins, on était tranquille dans nos rizières : aucun chinois pour venir gâcher nos photos.
Le midi, on fait une pause dans une auberge pour déguster la spécialité locale : le « bamboo rice », un riz gluant cuit au barbecue dans un bambou avec divers assaisonnements. Plutôt costaud, mais malgré cela on ne fera pas une grosse après-midi de marche (la faute aussi au temps qui devient de plus en plus gris) et on rentrera bien vite à l’auberge pour une petite bière bien méritée !
Soirée tranquille dans notre auberge, repas, jeux de cartes et nuit dans une chambre toujours sans serrure… Le lendemain on repartira vite vers notre destination suivante car le temps sera une fois de plus pluvieux et ne nous permettra pas de profiter du paysage.
Ravis de pouvoir vous lire à nouveau. Les photos sont toujours aussi belles et dépaysantes. On attend la suite avec impatience.Grosses bises à tous les deux.
Ah enfin ! J’avais hâte de lire un nouvel article. A chaque fois que j’allais sur le blog, rien de nouveau : la déception.
J’ai rigolé au moment où tu expliques que vous vous êtes mis à hurler derrière la porte !
Les photos des rizières sont super belles.
Bisous
Ah ça nous manquait vos récits et vos photos toujours aussi belles !!!Bien rigolé aussi…enfermée dans la chambre ça nous rappelle une certaine Clara… Gros bisous
comme d’hab les photos sont magnifiques
les rizieres sont trop belles
Les photos sont sublimes!
COUCOU, Très très jolies photos. Paysage à coupé le soufle, j’imagine !
Je suis à la campagne. Bizouzzzzzzzzzz
Ah enfin un nouvel article 🙂 Vous créez le suspense dis donc :p
En tout cas les photos des rizières si vertes sont magnifiques ! Et sinon la bière était bonne ? 🙂
C’est quand même pas exceptionnel les bières chinoises, des lägers classiques… Par contre, comparé au Népal et à l’Inde, c’est vraiment pas cher !