Une petite semaine sur la Grande Terre

[Article écrit par François]

 

00 - Nouvelle-Caledonie

 

Des étoiles encore plein les yeux après notre passage à Lifou, on débarque dans le petit aéroport de Magenta à Nouméa. On a prévu une semaine pour partir explorer l’île principale de Nouvelle-Calédonie, la Grande-Terre. Au début, on avait pensé faire toute cette excursion en stop, mais au vu de tout ce qu’on veut faire, ça va certainement être difficile, il nous aurait fallu un peu plus de temps. On choisit donc d’aller dans le centre-ville de Nouméa et de louer une voiture pour les 7 jours à venir, une magnifique Twingo blanche. Une fois les clefs récupérées et toutes les consignes écoutées (on va faire attention, il y a une franchise de 1500 euros), on va faire les courses pour la semaine puis on file vers le nord, en brousse. Sur la Grande Terre, une fois sorti de l’agglomération de Nouméa, il y a seulement quelques petites villes et beaucoup de tribus. Comme sur les îles, ces tribus sont gouvernées par des chefs. Il est possible pour les touristes de séjourner dans ces tribus, mais, même si ça a l’air très sympa, on n’a pas eu le temps de le faire.

On roule pendant une bonne heure, le vent souffle assez fort et on fait notre premier arrêt au camping municipal de Bouraké, la nuit est déjà tombée depuis un moment. On ne voit pas grand-chose, et le camping est assez difficile à trouver. On monte la tente à la lumière des phares de la voiture, on n’a pas de mal à trouver de place, on est tout seul. On fait à manger tant bien que mal à l’abri du vent derrière la voiture puis on va se coucher, bien fatigué. Au réveil, on profite de la vue sur la mer et on prend un bon petit-déjeuner. Par contre, ce n’est pas du grand luxe le camping, ce qui ressemblait à des toilettes est maintenant tout effondré et il n’y a même pas un robinet où tirer de l’eau.

01 - Petit déjeuner

02 - Petit déjeuner

 

Au programme de notre première journée, la découverte des environs de La Foa, Sarraméa et Farino, trois petites villes très proches et situées à une centaine de kilomètres au nord de Nouméa. On s’arrête tout d’abord à l’office  tourisme de La Foa pour récupérer des infos. La dame est sympa, mais elle n’est par contre pas très douée pour fournir des informations et on repart avec des prospectus, mais sans en savoir plus. On nous avait conseillé de faire la randonnée du plateau de Dogny à Sarraméa, assez longue mais permettant d’avoir une super vue, ce qui nous tente bien. Mais, une fois sur place, on se rend compte que ce n’est pas possible car le sentier est fermé depuis le passage du cyclone Cook, ce que, bien sûr, la dame de l’office du tourisme ne savait pas ! Il fait très chaud et on profite d’être ici pour aller au Trou Feuillet, une petite cuvette d’eau formée par la rivière où on peut se baigner. Le coin est très sympa, on reste ici un bon moment en piquant une tête pour se rafraîchir.

03 - Trou Feuillet

 

On continue ensuite notre chemin vers Farino où on rejoint un camping au nom original : « Le refuge de Farino ». L’emplacement est agréable, juste au bord d’une rivière avec plusieurs endroits où allumer des feux. Par contre, la gérante n’est pas très accueillante, elle prend son argent en nous décochant à peine un sourire. C’est pas grave, après un bon petit repas (enfin, rien de très élaboré, on n’est plus très difficile), on allume un feu et on mange des chamallows grillés avant d’aller se coucher.

Le lendemain, on a prévu de se rendre au parc des grandes fougères. On fait une randonnée de 4h dans ce parc très sympa, dans lequel on peut découvrir une partie de la végétation présente en Nouvelle-Calédonie. Il y a, comme son nom l’indique, beaucoup de fougères arborescentes, mais aussi des palmiers, des niaoulis (un arbre originaire de Nouvelle-Calédonie dont l’écorce forme une peau qui s’enlève par grandes plaques), des banians (qui grandissent le long d’autres arbres) et plein d’autres. Il fait en plus très beau et on a de belles vues sur le lagon pendant la balade. Comme vous pouvez le voir ci-dessous, les fougères arborescentes sont très photogéniques avec leurs feuilles qui se déroulent.

04 - Twingo de compèt

05 - Fougères

06 - Parc des Grandes Fougères

07 - Parc des Grandes Fougères

08 - Fougère

09 - Fougère

10 - Fougère

11 - Fougère

12 - Fougère

 

On a aussi la chance de croiser d’abord deux, puis quatre cagoux. Ces oiseaux endémiques de Nouvelle-Calédonie possèdent un plumage gris-bleu rayé de noir, un bec, des pattes oranges et une coiffe. Ils n’arrivent pas à voler et vivent donc uniquement au sol, ce qui explique qu’ils soient aujourd’hui menacés.

13 - Cagou

14 - Cagoux

 

On continue ensuite notre route vers le nord pour rejoindre Bourail (à 160 km au nord de Nouméa), petite ville sans beaucoup d’intérêt (à part le Wi-fi de l’office du tourisme et le Leader Price pour faire des courses à un prix correct). D’ici, on est juste à quelques kilomètres de Poé, située au bord de la mer. On s’installe pour 2 nuits au camping « Le rêve de Némo », juste à côté de la mer. On est content, depuis notre arrivée en Nouvelle-Calédonie, on rentabilise bien la tente, ce qui nous permet d’économiser pas mal pour le logement. Du camping, on a une belle vue sur la barrière de corail et ce qu’on appelle « le lagon ». Ainsi, la Grande Terre est entourée par une barrière de corail située plus ou moins loin de la côté, d’où le peu de profondeur de la mer sur les premiers mètres à certains endroits, ce qui donne cette couleur si particulière à l’eau ainsi que l’appellation de « lagon ». Notre arrivée dans la région est aussi l’occasion de constater que le cyclone Cook, passé une dizaine de jours plus tôt a été plus violent par ici. De nombreux arbres sont couchés et il y a un peu partout des tas de bois (pratique pour les barbecues !).

17 - Camping

18 - Camping

 

Il y a à Poé un parc, le domaine de Deva, dans lequel il est possible de faire de belles randonnées sur des petites collines permettant d’avoir de superbes panoramas. On se motive donc sous le soleil de plomb et on part marcher pour quelques heures, d’abord sur du plat où on pourra voir un beau banian, puis ça monte. Notre effort est récompensé par de magnifiques vues sur le lagon et sur une faille dans celui-ci (la faille de Shark). Il y a aussi beaucoup de cerfs dans le parc, comme un peu partout en Nouvelle-Calédonie, mais on n’en n’a pas vu.

19 - Domaine de Deva

20 - Banian

21 - Barrière de corail

22 - Barrière de corail

23 - Faille

 

On fait aussi la balade des trois baies dans la région qui, comme son nom l’indique passe par 3 plages : la plage de la roche percée, la baie des tortues et la baie des amoureux. Beau programme ! Les plages sont vraiment belles, avec un charme autre que les plages paradisiaques qu’on a pu faire sur Lifou. C’est beaucoup plus rocailleux, avec de belles falaises et la végétation n’est pas la même, avec notamment beaucoup de pins colonnaires typiques de Nouvelle-Calédonie. Un passage creusé dans la roche sous la falaise permet de passer du parking à la première plage où on rencontre le Bonhomme de Bourail. Chaque plage est ensuite séparée par une avancée rocheuse sur laquelle il faut grimper pour passer à la suivante. D’en haut, on a une super vue et on aperçoit même dans l’eau une dizaine de tortues et surtout un dugong, une espèce assez rare, qui ressemble à un dauphin un peu obèse avec une tête de veau. On fait aussi notre première rencontre avec un autre animal typique de Nouvelle-Calédonie, le tricot rayé. Je ne fais pas attention quand je marche sur les rochers et je sens quelque chose bouger sous mon pied, petite frayeur quand je regarde, je reconnais directement ce serpent dont la morsure est mortelle. Heureusement, il n’est vraiment pas très agressif et il s’en va tranquillement dans l’eau.

24 - Bonhomme de Bourail

25 - Baie

26 - Bonhomme de Bourail

27 - Baie des tortues

28 - Tricot rayé

 

On a bien pris le soleil et profité des paysages pendant ces deux jours à Poé et on continue notre route vers le nord de l’île. Après être resté pour l’instant sur la côte ouest, on décide de traverser l’île par une belle route qui serpente entre les montagnes et au bord de laquelle plein de petits stands sont installés pour que les locaux vendent fruits et légumes. Popo est toute contente car il y a aussi des stands à coquillages, mais c’est vraiment très cher !

29 - Stand de coquillages

 

On arrive à notre dernière destination, Hienghène (à 370 km au nord de Nouméa par la route), et on s’installe au camping « Babou côté Océan » où on passe 2 nuits. La ville de Hienghène est toute petite et il n’y a pas l’air d’y avoir beaucoup de vie. Les plages sont encore différentes de ce qu’on a vu jusque maintenant, on se croirait en Bretagne, avec les mêmes odeurs de marée, mais les cocotiers en plus. Le temps des deux premiers jours aussi est breton, il fait gris, il y a souvent des averses et il ne fait pas très chaud. Heureusement, on a le droit à un grand soleil pour notre dernier jour, ce qui nous permet de bien bouger et de voir les beaux paysages du coin. La star du coin, c’est la poule de Hienghène, nom donné à ce rocher à cause de sa forme. La plage du billet de 500 francs, qui doit son nom à sa présence sur l’ancien billet, n’est pas mal non plus. Enfin, les falaises de Lindéralique (du nom de la tribu à côté de laquelle elles sont situées) sont assez impressionnantes.

30 - Plage

30bis - Poule de Hienghène

31 - Poule de Hienghène

32 - Plage du billet de 500

33 - Falaises lindériques

 

La première nuit au camping est assez calme, mais il y a plus de monde pour la deuxième car on tombe en plein week-end du 1er mai et beaucoup de familles passent les trois jours dans la région. Au niveau des repas, et comme depuis notre arrivée , ce n’est pas très varié, on se rabat sur les produits simples à cuisiner avec notre réchaud et pas trop chers. On alterne entre pâtes ou riz pour le soir et sandwichs au pâté ou aux sardines le midi. Pas trop mal pour quelques jours, mais on ne serait pas contre un bon repas de temps en temps ! On se fait quand même un plaisir un jour en achetant un saucisson de cerf sur un petit marché pour l’apéro. Malheureusement, on pensait l’avoir bien rangé au fond du coffre après l’avoir gouté, mais un chat qui traine sur le camping a quand même réussi à se faufiler dans nos affaires et à manger le saucisson. Tout fier de lui, il est venu nous voir ensuite, avec les restes de peau dans la gueule, rrrrhh !

Comme dit plus haut, le temps n’est pas génial pour les deux premiers jours à Hienghène, on en profite donc pour faire une sortie plongée avec le club du camping, assez réputé en Nouvelle-Calédonie. On a ainsi pu améliorer notre niveau en testant de nouvelles techniques : mise à l’eau en faisant une bascule arrière et plongée avec un fort courant, tellement fort qu’on est obligé de se tenir aux pierres à certains moments pour pouvoir avancer et ne pas être emporté. On ne voit pas énormément de poissons lors de nos deux plongées, mais l’architecture sous-marine est vraiment impressionnante, avec de grands tunnels et canyons. Les coraux sont aussi vraiment beaux à certains moments et il y a de grosses gorgones colorées un peu partout.

Le temps s’améliore nettement le troisième jour et, en plus de notre visite des alentours de Hienghène, on en profite pour remonter un peu au nord, le long de la corniche calédonienne. Les paysages sont vraiment magnifiques, avec de grandes montagnes vertes contrastant avec le bleu de la mer. On s’arrête aussi à deux belles cascades et, sur la route, on est obligé de traverser une rivière en mettant la voiture sur un bac tiré par un câble.

34 - Corniche calédonienne

35 - Corniche calédonienne

36 - Corniche calédonienne

37 - Bac de traversée

38 - Cascade

39 - Cascade

40 - Corniche calédonienne

 

Après cette visite accélérée de la Grande Terre, il est temps de retourner à Nouméa pour rendre la voiture. On fait donc la route vers le sud, en faisant une halte dans un camping sauvage à Poé et on arrive à Nouméa en fin de matinée. Le temps de passer à l’auberge pour poser des affaires dans notre casier, de faire le ménage de la voiture à fond, de poser la voiture devant l’agence fermée en espérant qu’il ne lui arrive rien jusqu’au matin et on est prêt à l’heure pour aller prendre notre avion pour notre dernière destination calédonienne, la célèbre île des Pins.



4 réponses à “Une petite semaine sur la Grande Terre”

  1. Marie-Laure & Bernard dit :

    Les photos des fougères sont de toute beauté et les plages ne sont pas mal non plus. On vous envie de faire autant de belles découvertes et on vous remercie de nous les faire partager.
    Bises à tous les deux.

  2. Pauline D dit :

    AAAAh t’as marché sur un tricot rayé et t’as pas hurlé ?!! lol j’crois que j’aurais fait un bon de 15 mètres ^^
    Vraiment sympas ces paysages et en plus plutôt diversifiés d’après vos photos, ça donne bien envie tout ça !
    Des bisous à tous les 2

    • Francois dit :

      Je peux te dire que quand j’ai vu que c’était un tricot rayé, je faisais pas le malin !! Heureusement que c’est pas du tout agressif !

  3. Catherine L dit :

    Wouah! vous avez aperçus un dugong, mais c’est rare d’en voir !!!
    Super les arbres parasols, c’est peut être bien pour se protéger du soleil ?
    bisous

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