Trépidante La Paz

[Article écrit par Pauline]

 

Après un voyage de nuit depuis Sucre, on arrive à La Paz, la fausse capitale, au petit matin. Nous sommes maintenant à 3660m d’altitude, et le froid ne manque pas de nous le rappeler. C’est donc avec nos bonnets et nos gants qu’on se dirige vers l’auberge qu’on avait repérée. Tout est encore calme dans les rues, quelques mamitas proposent des petits déjeuner à même la rue : sandwich à l’avocat et au fromage, saltenas et soupe de poulet. On attendra un peu avant de manger !

On a choisi un hôtel avec l’un des meilleurs wifi de la ville car François doit encore faire des entretiens pour un peut-être futur poste (on ne va jamais s’en sortir !). Du coup, l’hôtel est plutôt pas mal, décoré de façon vintage et c’est la première fois en Bolivie qu’on a notre propre salle de bain. Manque de chance, la salle de bain n’est même pas dans la chambre, il faut traverser le couloir pour y accéder… rrrrh, moi qui me faisait une joie de ne pas avoir à ressortir pendant la nuit en cas d’envie pressante ! La chambre n’est pas encore prête quand on arrive, on dépose donc nos affaires et on repart bien vite pour trouver à manger.

Aujourd’hui, c’est petit déjeuner typique. On se dirige vers le marché Lanza, à deux pas de notre hôtel, où de minuscules cafétérias proposent une boisson très prisée des Boliviens, le Api. C’est une boisson à base de maïs violet et d’épices, servie chaude avec un trait de lait concentré sucré. On s’installe chez la mamita qui semble avoir le plus de succès. On se trouve une petite place au milieu des Boliviens sur l’unique banc de l’échoppe et on commande notre api accompagné d’une « pastel », un beignet au fromage très bon mais bien gras. Pour un premier essai ce n’est pas trop mal, mais on trouve le Api un peu écœurant, on va peut être s’en tenir au café ou thé la prochaine fois…

01 - cafétéria pour le petit déjeuner

02 - api et pastel

 

Après le petit déj, direction le mirador Killi killi, qui offre apparemment un magnifique point de vue sur toute la ville. On fait un peu nos flemmards et on décide de ne pas y aller à pieds mais plutôt en collectivo, ces minibus qui circulent partout en ville et qui s’arrêtent n’importe où d’un simple signe de main. Ici, certains ressemblent fortement aux jeepneys des Philippines.

03 - un collectivo

 

Il est maintenant 10 heures et la ville s’est réveillée. Ca fourmille de partout et il y a de la circulation, ça klaxonne beaucoup et il faut bien faire attention avant de traverser. Dans tout ce bazar, on finit quand même par trouver le collectivo qu’il nous faut et c’est parti pour un petit tour de la ville. On est bien content de ne pas l’avoir fait à pieds car ça monte sec, et, à 3600m, on ne grimpe pas les escaliers aussi facilement. Le point de vue ne nous déçoit pas : d’ici, on peut admirer toute la ville et les montagnes qui l’entourent. La Paz est en fait construite dans une cuvette au milieu de montagnes arides. Au loin, on peut admirer quelques uns des sommets enneigés de la Cordillère Real, comme l’Illumani. Dans les hauteurs, auxquelles on peut accéder en prenant des téléphériques, se trouve le quartier d’El Alto, la banlieue de La Paz. D’ici, une multitude de petits immeubles aux briques apparentes dévalent les pentes jusqu’au centre ville, situé au cœur de la cuvette, où de grands buildings côtoient des édifices plus anciens.

04 - La Paz

05 - La Paz et l'Illumani

 

On passe le reste de la journée et celle d’après à déambuler dans la ville et à apprécier son charme tout spécifique. Ici les mamitas aux jupes colorées côtoient les hommes d’affaires et les étudiants à la dernière mode. Partout ça grouille de monde, montant et descendant les escaliers raides des petites rues pentues ou se reposant sur les grandes places ensoleillées. On trouve des stands vendant de tout absolument partout : glace, dentifrice, lunette de vue, petit pain, boisson rafraîchissante, peluche…il ne faut guère faire plus de 30 mètres pour trouver ce qu’on cherche. De nombreux cireurs de chaussure, cagoule sur la tête pour ne pas être reconnus, travaillent d’arrache pieds pour faire reluire les chaussures des passants.

06 - une rue de La Paz

07 - petit stand de rue

08 - cireur de chaussure

09 - mamitas et homme d(affaire

 

On s’imprègne des différents quartiers de la ville en flânant successivement dans El Prado, la rue commerçante de la ville, dans Sopocachi, le quartier chic, autour de la place San Francisco, là où l’animation bat son plein, autour de la place Murillo, la plus jolie et dans les petites rues touristiques très bien restaurées. On rentre également dans quelques églises, très chargées, avec des panneaux en bois dorés ornés de nombreuses figurines bibliques. On se rend aussi au cimetière, ça devient une habitude pour nous en Bolivie ! Comme celui de Sucre, il est très animé, même en pleine semaine, et  rempli de nombreux petits casiers, que les Pacenas (les habitants de La Paz) viennent rafraichir régulièrement avec de nouvelles fleurs et des petits cadeaux.

10 - place dans Sopocachi

11 - place San Francisco

12 - place Murillo

12 bis - calle Jaen, une rue touristique

13 - cimetière

14 - cimetière

15 - casier

 

Mais surtout (et encore !), on passe beaucoup de temps dans les nombreux marchés de la ville, que ce soit pour y manger, pour acheter toutes sortes d’articles ou juste pour observer l’agitation ambiante. On passe dans des marchés dont on ne connaît pas les noms à la recherche des fruits et légumes pour notre repas du soir, on se promène un peu dans les étalages de fleurs devant le cimetière. On découvre le marché Camacho et ses stands de jus et salades de fruits immenses qui nous mettent l’eau à la bouche. On s’arrête devant les étalages de petits pains à même la rue, en essayant de deviner lequel sera le plus moelleux. Nos yeux ne peuvent pas s’ennuyer ici. Et d’ailleurs, au détour d’une rue, on trouve de quoi les surprendre. Sur de petits stands vendant toutes sortes d’herbes, nous découvrons des fœtus de lama suspendus… beuh ! Nous sommes en fait dans le fameux marché aux sorcières de La Paz. Leurs herbes, infusions et autres décoctions permettraient de soigner tous les maux possibles et imaginables. Et quant aux fœtus de lama, il s’agit d’une croyance aymara (groupe indigène au même titre que les Quechuas), selon laquelle enterrer ces fœtus sous une maison en construction porterait chance. A proximité de ces stands, on peut aussi se faire lire l’avenir dans des feuilles de coca mais on ne testera pas à cause de notre espagnol trop mauvais.

16 - marché aux sorcières

17 - marcgé aux sorcières

18 - beurk

 

On se perd aussi dans les rues du marché Negro, le marché noir de la ville. Ici on peut trouver absolument de tout : les casseroles de cuisine côtoient les pièces de voiture et un peu plus loin on trouve les objets électroniques. Nous on s’arrête plus particulièrement dans le « secteur mode » pour admirer les stands de pelotes de laine de toutes les couleurs, ou encore les jupes et les aguayos, accessoires indispensables des mamitas. L’aguayo est un rectangle de tissu, souvent tissé à la main, de couleur vive, que les femmes nouent autour du coup en guise de sac. Elles y mettent alors tout et n’importe quoi, y compris des bébés !

19 - marché Negro

20 - les jupes

21 - stand d'aguayo

22 - une mamitas avec son aguayo

 

Mais notre marché préféré restera le marché Lanza, celui de notre premier petit déjeuner. C’est un grand hall, où des allées montantes et descendantes se croisent dans tous les sens. Pas facile de s’y repérer. Chaque allée a sa fonction et est bordée de minuscules boutiques collées les unes aux autres. Ici, les stands pour prendre son petit déjeuner, là-bas les cafétérias pour une boisson chaude et un sandwich. Un peu plus loin, ce sont les petites cantines affichant sur leur devanture l’almuerzo du jour et si on continue, on tombe sur les stands de jus de fruits. Au rez-de-chaussée, on trouve des librairies, des bijouteries, des petites pâtisseries, des vendeurs de fruits, de légumes, de fromages ou de viandes.

23 - une allée du marché Lanza

 

On mange à plusieurs reprises ici. Pour le petit déjeuner, on trouve refuge « chez Maria » – car oui ici, toutes les boutiques affichent le nom de la propriétaire en gros à l’entrée – qui fait de super Api. Elle a réussi à nous réconcilier avec la boisson, qui est chez elle bien meilleure que celle qu’on avait testé le premier jour. On accompagne nos Api de Bougnelos, des beignets très moelleux arrosés de miel, qu’on préfère aux pastels. Ce n’est pas un petit déj diététique, c’est sûr, mais quand il fait si froid c’est juste ce qu’il faut ! Le midi on se tourne plutôt vers les petites cantines et on goûte au pique macho, un plat à base de porc, bœuf, saucisses, oignons, frites et sauce bien grasse, servis avec du riz. Mmhh, ça aussi ça remplit bien l’estomac. Mais rien ne remplacera dans nos cœurs, le stand de Merry et ses jus de fruits fabuleux. On y retourne autant qu’on peut pour tester le plus de combinaisons de fruits possibles, et à chaque fois on se régale !

24 - une petite cantine

25 - un super jus de fruits

 

Malgré tout ce qu’il y a à faire à La Paz et dans ses environs, on ne s’éternise pas ici car le temps tourne et il y a encore plein de choses qu’on a envie de faire en Bolivie. Après deux jours passés dans la grande ville, on prend un bus pour rejoindre des paysages qu’on connaît déjà et qui nous ont fait forte impression la première fois. Direction le lac Titicaca, mais cette fois côté Bolivie (on l’avait fait côté Pérou il y a 4 ans), on va voir s’il est aussi beau de ce côté-ci de la frontière !



5 réponses à “Trépidante La Paz”

  1. Marie-Laure & Bernard dit :

    Votre article nous met l’eau à la bouche. Profitez bien de votre dernière semaine de vadrouille.
    Bises à tous les deux

  2. Regine et philippe dit :

    Un bon jus de fruit au stand de Merry me ferait bien envie à moi aussi ! Grosses bises et à très bientôt. Bonne fin de séjour à tous les 2.

  3. Mamie Papi dit :

    les petits déjeuners ne nous emballeraient pas,mais les jus de fruits si.mamie se regalerait avec les pelotes de laine.
    profitez bien de vos derniers jours de vacances.nous avons hate de vous revoir
    bisous a vous 2 .
    Papi Mamie

  4. Philippe et jojo dit :

    Coucou les loulous et bien ville a plus de 3500m vous allez faire le plein de globulle rouge et tous ces plats qui m’ont l’air bien bon on va vous retrouver en super forme ,meme si le froid gratouille un peu
    J attend avec impatience votre visite sur ce lac mythique titicaca
    Grosses bises a tous les deux
    Et profitez bien

  5. Françoise S. dit :

    La Paz ne semble pas avoir beaucoup changé non plus… Les tissus colorés sont toujours identiques…. les mamitas aux chapeaux melons aussi. Bonne poursuite de voyage en Amérique du Sud.

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