Toujours aussi beau ce lac Titicaca
[Article écrit par Pauline]
Il y a quatre ans, durant notre voyage au Pérou, nous avions passé trois jours au Lac Titicaca, le lac navigable le plus haut du monde, situé à 3808m et s’étendant sur 8400km². Nous avions surtout visité ses îles du côté péruvien : les îles Uros, construites en roseaux et flottant sur l’eau, devenues des pièges à touristes et Amantani et Taquile, qui nous avaient toutes les deux charmés avec leurs collines de champs de blés glissant doucement vers le lac d’un bleu profond.
Il n’était pas question pour nous de faire l’impasse sur le lac Titicaca côté bolivien, sous prétexte qu’on l’avait déjà vu côté péruvien. Bien au contraire, on était pressé d’y retourner en espérant que les paysages seraient aussi beaux que ceux de la dernière fois. Après trois heures de bus depuis La Paz et une traversée du lac en lancha (bateau plat) avec le bus, nous arrivons à Copacabana, la plus grande ville au bord du lac côté bolivien. Rien à voir avec Puno, sa consœur péruvienne, la ville est ici beaucoup plus petite. Mais malgré sa petite taille, les hôtels et restaurants ne manquent pas, on sent que c’est un lieu très touristique. On part en recherche d’un hôtel près du lac, aiguillé par les conseils de nos amis Chap et Flore qui y sont passés une semaine avant nous. On trouvera notre bonheur assez rapidement : une petite chambre avec lit double et salle de bain privée, très bien décorée et avec un balcon d’où on peut voir le lac. Tout ça pour 10 euros ! Je suis aux anges, c’est la meilleure chambre qu’on ait eu depuis un bon moment.
On passera donc notre première journée à visiter Copacabana. On commence par un déjeuner au bord de l’eau dans un petit bouiboui, où on se régale tous les deux d’une truite à la plancha, spécialité du coin, en observant les pédalos et petites barques qui voguent sur l’eau. Puis on part explorer la ville, ses boutiques d’artisanats, son petit marché et surtout sa superbe cathédrale d’un blanc éclatant.
Devant celle-ci, se prépare une drôle de cérémonie : plusieurs véhicules garés en file indienne, attendent la bénédiction du prête. Pendant l’attente, les véhicules sont décorés avec des guirlandes de fleurs et des rubans colorés vendus juste à côté de la cathédrale. Puis arrive l’heure de la bénédiction. Le prête baptise les véhicules les uns après les autres, en jetant de l’eau bénite sur l’habitacle, à l’intérieur, sur les pneus et le moteur. S’en suit une photo souvenir des propriétaires du véhicule avec le prêtre puis un arrosage à la bière de la voiture. Grâce à cela, les accidents devraient être évités et ça revient moins cher qu’une assurance !
Après avoir observé cette étrange cérémonie (on ne reste pas jusqu’au bout car il y a vraiment beaucoup de véhicules), on décide de prendre un peu de hauteur et de rejoindre un point de vue à 4100m. La montée n’est pas des plus faciles, mais on commence à se faire à l’altitude et on est récompensé de nos efforts par une magnifique vue sur la ville et le lac. Ce n’est pas encore le coup de cœur qu’on avait ressenti à Taquile, mais on espère s’en rapprocher demain en nous rendant sur l’Isla Del Sol, la plus grande île du lac. Mais pour aujourd’hui, le soleil commence à se coucher, on se hâte donc de rejoindre notre hôtel pour un petit apéro au soleil couchant sur notre balcon. Après un dîner dans un des nombreux restaurants de la ville qui proposent des menus très copieux à 2,50 euros, on rejoint notre super lit douillet !
Le lendemain, on embarque pour l’Isla Del Sol de bonne heure. Après une traversée d’une heure et demi, on arrive sur une petite plage tout au sud de l’île. Il nous faut maintenant trouver une auberge, on se dirige donc vers le village de Yumani, perché sur les hauteurs de l’île, juste au dessus du débarcadère. On dépasse la petite église et on continue de grimper. D’en haut la vue est magnifique : le lac semble infini et on distingue bien les montagnes enneigées de la cordillère Real. On se trouve un petit hostel dans lequel on nous propose une chambre double avec grande fenêtre donnant sur le lac et les montagnes, que demander de plus ? On s’installe et on repart très vite explorer l’île, il faut en profiter, le temps est radieux !
Malheureusement pour nous, nous ne pourrons pas visiter l’ensemble de l’île cette fois-ci. Un conflit opposant les habitants du sud et ceux du nord a abouti à interdire le nord de l’île aux touristes. On le savait déjà avant de venir, tant pis, on compte bien profiter de la partie libre et essayer de pousser le plus loin possible.
On commence donc par un premier point de vue, le Cerro Chequesani, où on casse la croûte face à la mer. Ça y est, le charme qui avait opéré au Pérou est de nouveau là. On retrouve les odeurs et les couleurs qu’on avait tant aimées. On pourrait rester des heures à admirer le paysage : le vert pastel des terrasses cultivées et le bleu profond du lac. Tout est calme, aucun bruit de moteur ne vient troubler le silence des lieux car ici, tout le monde se déplace à pieds. Ah, on est bien !
On finit quand même par bouger pour nous rendre à un second point de vue. En chemin, on s’imprègne de la sérénité des lieux. On croise plusieurs habitants du village qui s’occupent de leurs champs ou de leurs bêtes (ânes, moutons ou lamas), des femmes assises face à la mer, un tricot à la main ou encore des gamins s’échangeant une balle de foot. Ici, toutes les femmes sans exception portent l’habit traditionnel aymara : il n’est pas très différent de celui des mamitas quechuas dont je vous avais déjà parlées, mais la jupe se porte plus longue et c’est le chapeau melon qui est à la mode.
Depuis notre nouveau promontoire, nous avons encore une magnifique vue sur l’île et ses champs en terrasses. De là, on repère la route principale qui part vers le nord et on croit apercevoir un barrage empêchant les gens de passer. C’est trop bête, le village de Cha’lla qui se situe juste un peu plus loin sur la route, a l’air bien sympa. Et si on essayait de passer à travers champs ? On hésite un peu et puis après tout, le conflit a lieu avec un autre village se trouvant encore plus au nord, cela ne devrait donc pas poser trop de problèmes si nous nous contentons d’aller à Cha’lla et que nous rebroussons ensuite chemin. Aller, c’est parti ! On se faufile à travers les champs en suivant des petits chemins utilisés par les habitués, on ne croise personne à part une mamita qui garde ses moutons et essaie de nous dire quelque chose que nous ne comprenons pas (peut être essayait-elle de nous dire qu’on avait pas le droit de passer). Après deux heures de marche et plusieurs demi-tours pour trouver le bon chemin, on arrive dans les hauteurs de Cha’lla sans s’être fait repérer. Victoire ! Mais à peine arrivé dans le village, qu’un homme nous fait signe. Nous avançons jusqu’à lui et, comme on s’y attendait, il nous explique que nous ne pouvons pas continuer plus loin notre chemin. Il est très sympa pourtant (nous, on avait peur de se faire gronder ^^) et il nous propose de nous poser un peu sur la plage du village avant de repartir. Petits cookies les pieds dans le sable et c’est reparti, on veut retourner voir le coucher de soleil au niveau du 1er point de vue qu’on a fait et il ne faut donc pas traîner. Le retour se fait plus facilement que l’aller, même si on se perd une fois et qu’on est vite remis sur le droit chemin par des chiens nous aboyant dessus un peu trop fort.
On assiste au coucher de soleil avec trois autres touristes. A cette heure là, les touristes se font plus rares sur l’île car beaucoup choisissent de ne la visiter que sur une journée. En même temps, on n’a pas trop été embêté non plus pendant la journée ! On dîne ensuite dans un resto tout en haut du village (face à la mer qu’on ne voit plus), tout seul, et on regagne bien vite notre chambre et nos duvets, il ne fait pas chaud non plus ici !
Le lendemain, notre bateau de retour pour Copacabana étant à 15h00, nous avons un peu de temps devant nous. On s’accorde une grasse mat’ jusqu’à 8h30… Ah le bonheur de se réveiller avec le soleil donnant sur les fenêtres de la chambre et de prendre le petit déjeuner sur une table de l’auberge, à l’extérieur, face à la mer ! On part ensuite explorer le sud de l’île, jusqu’à des ruines incas dont il ne reste plus grand-chose. Encore une fois, on s’arrête toutes les 5 minutes pour prendre des photos (je vous le dis, ça n’a pas été facile de les trier pour le blog !). On croise le chemin d’un lama, qui apparemment n’a pas envie de faire copain-copain avec François : il lui crache dessus à deux reprises. On finit notre matinée en allant nous installer sur la terrasse d’un restaurant situé au même endroit que celui où on avait dîné la veille. Cette fois, on peut profiter du magnifique panorama, tout en savourant notre truite à la plancha. On discute avec un couple voyageant pendant un an en Amérique avec leur propre van et on ne voit pas le temps passer, un peu plus et on manquait le bateau.
On se dépêche de redescendre à l’embarcadère et on retourne ainsi jusqu’à Copacabana où nous avons prévu de passer la nuit dans le même hôtel qu’il y a 2 jours (celui qui est top !) avant de repartir pour La Paz le lendemain. Mais cela ne se passe pas comme prévu car je tombe bien malade cette nuit là (je passe plus de temps sur les toilettes que dans le lit). Le lendemain, je ne suis donc pas du tout d’attaque pour trois heures de bus et on décide de rester à Copacabana le temps que je me remette. Comme fait remarquer François, j’ai bien choisi mon moment pour tomber malade, j’ai attendu d’avoir une chambre super confortable ! L’après-midi, je me sens déjà mieux et on en profite pour aller faire un petit tour dans la ville. Le soir, je peux de nouveaux manger et on choisit un resto indien et une formule végétarienne : on laisse tomber les soupes pleine d’huile et les plats viande-frites-riz pour ce soir !
Après une bonne nuit cette fois, on repart le lendemain direction La Paz, où on ne fera qu’une petite pause avant de rejoindre notre prochaine destination, le parc national de Sajama, dans l’Altiplano. On va encore avoir froid !
Des paysages de rêve à nouveau… que de beaux souvenirs dans vos têtes, de belles rencontres. Je suis raide dingue de vos photos.
Lac Titicaca, Copacabana, des noms qui font rêver. ..et on n’est pas déçu par les photos, surtout celle du coucher de soleil et celle du lac avec en toile de fond la Cordillère Réal.
Bon voyage de retour. Hâte de vous retrouver. Bises
Hello, Pauline, tu m’embrouilles avec tous tes beaux reportages.., je ne sais quelle destination choisir pour mes prochaines vacances!! Allez, il suffit, il est temps de rentrer au pays!! Bises et encouragements pour la suite../ Mone L.
Un petit bonjour de Bretagne des amis de Didier et Bernadette. Nous vous suivons depuis un certain temps ..Cela nous rappellent énormément de souvenirs de voyages…Le lac Titicaca entres autres coté péruvien. Nous n’avions malheureusement pas pu aller à La Paz et visiter le coté bolivien …Des problèmes politiques !!!et des actions de représailles sur les touristes. Nous le regrétons un peu car ces photos boliviennes sont magnifiques…Bonne fin de voyage…J.P. et Marguerite.
Les couleurs sont tout simplement superbes… Je vous organise une expo photo à Lyon cette année c’est sur !!! 🙂
A très vite les copains !