Quitter la Nouvelle-Zélande avec panache… sous la pluie

[Article écrit par Pauline]

 

Jour 23 : Phénomènes géothermiques à Wai-o-Topu

Pour la suite de notre road trip, on décide de se diriger vers la région de Rotorua, connue pour ses curiosités géothermiques. La Nouvelle-Zélande se situe en effet entre deux plaques tectoniques : la plaque pacifique, qui passe sous la plaque indo-australienne, génère une importante activité géothermique qui se manifeste par des tremblements de terre, des éruptions volcaniques, des tsunamis mais aussi par d’autres phénomènes beaucoup moins dangereux que nous sommes venus observer ici. Lacs d’eau chaude bouillonnants, fumerolles, geysers, bassins de boue ne sont que quelque unes des multiples manifestations de l’activité du sous-sol de la région. Et pour une première approche, on choisit d’aller visiter le parc Wai-o-tapu, une réserve naturelle dont le nom signifie « Eaux sacrées » en maori et qui est considérée comme l’une des plus grandes zones géothermales de la région.

On arrive assez tôt sur les lieux et je suis tout de suite saisie par l’odeur en sortant du van : François n’arrive pas à digérer les œufs de la veille ou quoi ?! On commence par le geyser du parc, le « Lady Knox ». A l’origine, c’était en fait un lac d’eau chaude. Des prisonniers travaillant dans les forêts aux alentours ont eu l’idée de laver leurs vêtements dans ce lac. C’est ainsi qu’ils ont découvert malgré eux, qu’en mettant en contact du savon avec l’eau du lac, cette dernière se mettait à bouillonner puis à jaillir de toute part. Apparemment ça leur a filé une sacré frousse ! Aujourd’hui, un agent du parc recrée le phénomène en introduisant, tous les jours à la même heure, un peu de lessive en poudre dans la bouche du cratère. Et autant dire que ça marche bien. Bien sûr on n’est pas tout seul à observer ce phénomène, il y a une centaine de touristes avec nous, beaucoup de familles, de Japonais et d’Indiens, ce n’est pas le même public que dans l’île du Sud.

01 - geyser

 

On continue ensuite la visite en suivant le parcours proposé, qui permet de serpenter parmi toutes les curiosités du parc, à son rythme : ici des cratères fumants, un peu plus loin des mares noires bouillonnantes ou des piscines aux couleurs vives. Tous ces phénomènes ont pour origine des éruptions hydrothermales survenus il y a plusieurs centaines d’années, et les différentes couleurs observées sont dues aux minéraux contenus dans l’eau (jaune pour le soufre, vert pour l’arsenic…). Apparemment la couleur des bassins peut aussi varier selon les niveaux d’eau et la direction du vent. Voici un échantillon de ce qu’on a pu découvrir :

02 - du gris

03 - du jaune

04 - du vert

05 - ça fume !

06 - et là aussi

07 - dépôt de souffre

08 - idem

09 - c'est joli toutes ces couleurs

 

Mais la palme de la plus belle piscine revient à la Champagne Pool, surnommée ainsi à cause des micro bulles qui éclatent à sa surface. C’est le bassin le plus grand de la zone : 60 mètres de diamètre et autant de profondeur. L’eau de sa surface atteint les 73° et ça fume bien !

10 - champagne pool

11 - une autre vue de la champagne pool

 

En plus de toutes ces piscines, on retiendra aussi les terrasses de silice situées juste à côté de la Champagne Pool. L’eau qui coule de la piscine contient du silicate de chaux qui se dépose quand l’eau s’évapore et forme progressivement ces terrasses :

12 - terrasse de silice

13 - terrasse de silice

14 - terrasse de silice

 

Et pour finir, les bains de boue, qui explosent de tous les côtés. On s’est amusé à les regarder et à essayer d’être réactif pour capter les plus beaux instants avec l’appareil photo.

15 - mare de boue de loin

16 - et de près

17 - et de près

18 - juste au bon moment

 

Au bout de quatre heures on finit quand même par partir, l’odeur de soufre commence à nous faire tourner la tête !

19 - l'odeur de souffre monte au cerveau

 

On rejoint alors notre camping, un terrain aménagé derrière un pub mais avec tout le nécessaire : toilettes, douche chaude (on n’avait pas pu se laver après le Tongariro, on en avait donc bien besoin !), évier pour faire la vaisselle et prises électriques. Le terrain est truffé de trous d’où s’échappent des fumerolles, c’est drôle à voir, moins à sentir ! Et oui, ici, des manifestations géothermiques, il y en a partout.

Avant le dîner, on décide de s’offrir une bière au pub. On est tout de suite plongé dans l’ambiance : musique country, billard, vieilles tables et tabourets en bois, un juke-box dans un coin et des photos de rodéo accrochées un peu partout. Sans oublier le groupe d’habitués déjà bien attaqués ! On prend notre bière en observant tout ce petit monde puis omelette et Walking dead pour finir la soirée.

 

Jour 24 : Ca sent le soufre à Rotorua

Aujourd’hui, on continue sur notre lancée : direction la ville de Rotorua, où les maisons sont construites au milieu des fumées de soufre et où l’on trouve plein de mares d’eaux bouillonnantes dans les parcs publics. Durant la journée, on fait le tour à pieds de la ville. On commence par longer le lac Rotorua, où l’on croise (encore !) des pukeko, et on débouche sur la « sulphur baie », (littéralement « la baie de soufre »), dont les émanations ne nous donnerons pas envie de nous attarder. On continue ensuite par le parc Kuirau : mares de pétrole, geysers, sources d’eau chaude où on peut faire un bain de pieds, mares de boue bouillonnantes, fumerolles, le tout juste à côté des aires de jeux pour enfants. Normal !

20 - le lac Rotorua

21 - un pukeko plutôt fier

22 - dans le parc Kuirau

 

Mais si la ville de Rotorua est connue, ce n’est pas seulement pour tous ces phénomènes géothermiques. C’est aussi parce que la culture maori est très présente dans cette région. D’ailleurs cela nous a semblé un peu trop exploité par le secteur du tourisme. Un peu partout autour de la ville, des « parcs d’attractions » proposent aux touristes de découvrir cette culture : spectacle de danse, représentation de hakka, visite de village reconstitué… on a peut être eu tord mais ça ne nous a pas donné envie. On s’est donc contenté d’aller manger un « hangi », le repas traditionnel maori, dans une sorte de fast food. Un Hangi c’est un peu comme le pot au feu de chez nous : des gros morceaux de viande, du choux, des carottes, du taro et de l’igname en guise de patate, le tout cuit à l’étouffée. La tradition veut que les aliments soient emballés dans des grandes feuilles puis déposés sur des pierres chaudes et cuit dans un « four » creusé à même la terre. Le nôtre n’avait peut être pas été cuit avec l’ancienne méthode, mais on s’est régalé !

On est aussi allé se promener en fin d’après-midi dans un quartier maori de la ville. On a pu voir une jolie église et une maison commune.

23 - église

24 - maison commune

25 - sculpture

 

Et partout des fumées de soufre. L’odeur du linge doit être sympa ici :

26 - le linge qui sent bon la ...

 

On est ensuite reparti vers un camping, plus au Nord, que nous avait conseillé Pauline et Edouard. En plus d’un emplacement sur une belle pelouse sans quasiment aucun voisin, de douches chaudes et de toilettes super propres, ils nous avaient dit qu’on pouvait y voir des vers luisants. A la nuit tombée, on part donc à la recherche de ces petites bêtes. On prend un sentier menant à une cascade, et on s’immerge dans la nuit : pas question d’allumer nos lampes frontales pour ne pas gâcher le spectacle des vers luisants. Au début, on est un peu déçu : on n’en voit que quelques uns le long du chemin, en fait dès qu’il y a des parois terreuses. On se console en observant les bestioles de près. C’est vraiment étrange, le ver (qui ne ressemble pas du tout à un ver tel qu’on pourrait se l’imaginer) est constitué de plusieurs ramifications transparentes et un petit point lumineux bleu se déplace à l’intérieur de ce corps : on n’a pas tout compris. On décide quand même de poursuivre la balade et on fait bien. Un peu plus loin, on tombe sur des grandes parois illuminées de centaines de vers. Très différents des lucioles qu’on avait pu observer à Donsol, les points lumineux des vers luisants sont vraiment minuscules et brillent en continu : ça ressemble à un ciel étoilé. Au bout d’un moment, on arrive à la cascade, bien plus impressionnante que ce qu’on imaginait. Drôle de sensation de l’observer dans la nuit avec le bruit de la chute d’eau. On rentre enfin au camping, tout content de cette promenade nocturne.

 

Jour 25 : La pluie arrive

Il ne nous reste plus que trois jours et demi avant de rendre le van à Auckland et une destination qu’on souhaite vraiment faire : la péninsule de Coromandel, située à environ 160 km de là où nous nous trouvons aujourd’hui. On a donc le temps et on décide de se faire une petite journée aujourd’hui. On commence par une randonnée d’une heure et demie pour aller voir la cascade Wairere, la plus grosse de l’île du Nord soit disant. On est méfiant : avec les Néo-Zélandais on a appris à prendre ces affirmations avec des pincettes puisqu’ici toutes les attractions touristiques sont la plus ceci ou la plus cela. Finalement, on n’est pas déçu, elle est plutôt pas mal.

27 - cascade Wairere

 

On reprend ensuite le van pendant une demi heure pour rejoindre la prochaine petite rando qu’on a prévue de faire. Au programme : 1h30 de marche dans un ancien secteur minier : au 19ème, de l’or était extrait dans la région et transporté grâce à des rails actionnés pas des chevaux. Aujourd’hui, le DOC a aménagé plusieurs randonnées pour découvrir les vestiges de ce passé. Bon, dès le début de la randonnée, on se trompe d’itinéraire et on se retrouve sur la marche de 4 heures. Finalement, ce ne sera pas une si petite journée que ça mais on est content de s’être trompé car cela nous a permis de voir beaucoup plus de choses : chemin de fer vraiment pentu, tunnel, petit wagon, diverses machines, on s’est bien amusé !28 - chemin de fer

29 - chemin de fer

30 - c'est bon on peut passer

31 - ça va trop vite

 

A la fin de la journée, on se dirige vers la ville de Paeroa sous un ciel de plus en plus menaçant. On a appris aujourd’hui que le cyclone Cook qui était sur la Nouvelle-Calédonie pourrait bien arriver par ici, affaire à suivre. On s’installe de nouveau sur un parking avec toilettes et, grande première, prise électrique permettant de brancher une petite lampe à pieds qu’on avait dans le van ! Ce soir, on ne mangera pas dans le noir !

 

Jour 26 : La pluie est là

Réveil sous l’eau ce matin : on n’a même pas envie de mettre les pieds dehors tellement il y a de vent et de pluie. On prend donc notre temps avant de partir : on se fait un bon petit déjeuner en restant à l’intérieur du van et on passe à la laverie. En début d’après-midi, le temps ne s’est pas amélioré, mais on décide de partir quand même. On ne va pas aller directement vers Cathedral Cove et Hot Water Beach, les points d’intérêts qu’on voulait faire sur la péninsule de Coromandel mais on s’arrêtera avant, à Thames, où on pourra avoir des informations par rapport aux conditions météorologiques. Oui, on n’est pas fous quand même, un cyclone, même sur la phase finale, n’est pas à prendre à la légère.

Après une heure de route sous la pluie, on s’arrête au centre touristique et heureusement ! On apprend là-bas que la route qu’on avait prévue de prendre est bloquée pour cause de glissement de terrain. On peut emprunter une autre route mais avec aucune garantie que nous pourrons passer dans l’autre sens le lendemain. Le cyclone Cook, qui s’est transformé en une bonne grosse dépression est maintenant concentré sur la région de la Nouvelle-Zélande où nous sommes en ce moment. GENIAL ! Bon, on se rend à l’évidence : on ne va pas tenter d’aller jusque là-bas, il vaut mieux revenir en arrière et ne pas rester dans la zone la plus exposée. On retourne donc à notre camping de la veille, on y était plutôt bien et on passe la soirée à regarder des Walking dead confortablement installé dans notre van alors que dehors c’est la tempête. Vers 22 heures, les sirènes de la ville se mettent à sonner pour dissuader les gens de sortir de chez eux. Bon, nous, on ne comptait pas sortir du gros Lulu de toute façon ! On s’endort bercé par le van qui tangue sous les rafales de vent.

 

Jour 27 : Toujours pareil

Au réveil, aucune surprise : il fait toujours aussi moche. On laisse passer la matinée et en début d’après-midi le temps semble s’améliorer. On en profite pour partir en direction d’Auckland. 3 heures plus tard, on s’arrête dans un camping gratuit, dans la ville d’Onewhero. Il ne pleut plus, Alléluia ! Encore des walking Dead : on n’a pas fait grand-chose de la journée, on n’est pas fatigué, on en regarde donc beaucoup !

 

Jour 28 : Bye bye gros Lulu

Et oui, aujourd’hui est notre dernier jour en Nouvelle-Zélande et, apparemment, la pluie a décidé de nous laisser tranquille. On fait les 1h30 de route qui nous sépare d’Auckland et à 14h00 on rend le van à l’agence ESCAPE. Triste au revoir à notre Lulu, qui a été une véritable petite maison roulante durant ce mois en Nouvelle-Zélande.

On rejoint le centre d’Auckland à pieds avec nos gros sacs. On n’est plus habitué à porter tout ça, c’est lourd quand même ! On dépose nos sacs pour la fin d’après-midi dans l’auberge où on avait résidé les premiers jours et on part faire un dernier tour dans le port. On fait un petit bilan de notre séjour ici avec une énorme glace rhum raisin (oui le soleil est revenu, cela justifie bien la glace ! ). On a encore passé un mois qu’on n’est pas prêt d’oublier, en plus en super compagnie. Il y a pas à dire, c’est quand même génial d’avoir des copains prêts à vous retrouver à l’autre bout du monde (plus de 30h de voyage quand même !). Ça nous a fait aussi du bien de poser nos affaires, de ne pas avoir à refaire nos sacs tous les trois jours et d’avoir le même lit (plutôt pas mal d’ailleurs) pendant un mois. On est un peu déçu de ne pas avoir pu aller dans la péninsule de Coromandel à cause du mauvais temps, mais on se console en se disant qu’on a déjà vu plein de paysages magnifiques en Nouvelle-Zélande ! On regrette juste de ne pas avoir eu plus de contacts avec les Néo-Zélandais qui nous ont tous paru très sympas et détendus au premier abord, mais le fait de se déplacer en van et de dormir dans les campings n’aide pas à aller à la rencontre des locaux.

Après une nuit à l’aéroport, on s’envole pour des paysages complètement différents : direction la Nouvelle-Calédonie !



5 réponses à “Quitter la Nouvelle-Zélande avec panache… sous la pluie”

  1. Pauline D dit :

    Héhé contents que vous ayez profiter des lucioles également 🙂
    et c’est cool de voir des photos de Rotorua autrement que sous la pluie ^^
    Nous aussi on a passé un super voyage avec vous, et ça valait largement les 30h de voyage 😀

  2. papou dit :

    C’est impressionnant tous ces phénomènes géothermiques, et ça fait de beĺles photos. Bisous

  3. Marie-Laure & Bernard dit :

    A nouveau des paysages insolites et de belles photos.Bises à tous les deux.

  4. Catherine L dit :

    Belles toiles de peinture abstraite !
    Super les bulles de boue. bizzzzzzzzzzz

  5. Koko dit :

    Génial cet article ! J’aurais adoré voir tout ça. Enfin sauf l’animal bizarre de la photo « le souffre nous monte à la tête », il fait un peu peur quand même !

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