Santiago et Valparaiso, le jour et la pluie

[Article écrit par Pauline]

 

C’est à Santiago, la capitale du Chili, qu’on foule pour la première fois de notre voyage le continent sud américain. Avec Kathrin, qui a fait le voyage avec nous, on s’empresse de rejoindre l’auberge conseillée par les Français rencontrés sur l’île de Pâques. On les y retrouve d’ailleurs, ils sont coincés depuis 4 jours en ville car les routes pour descendre dans le sud du Chili sont fermées à cause de la neige. Heureusement pour nous, on s’était déjà décidé pour ne faire que le Nord du Chili, il est trop tard pour partir vers le sud, l’hiver a déjà commencé à s’installer.

L’auberge dans laquelle on s’installe fait partie sans aucun doute des meilleures qu’on ait faites depuis le début de notre voyage. C’est un bâtiment avec beaucoup de charme : de hauts plafonds, des moulures, du parquet brut, de grands lustres. A l’arrivée, on est impressionné par le hall d’entrée, et on ne résiste pas à prendre une photo avec nos sacs :

01 - notre auberge

 

Et ce qui nous plait encore plus c’est que le petit déjeuner est compris dans le prix du lit en dortoir, et quel petit déjeuner ! Différentes sortes de pain et de confiture (avec même un grille-pain), des œufs cuits comme on le souhaite, des céréales, du yaourt, des fruits, on est aux anges ! Une fois bien installé, on part à la découverte de Santiago. On trouve la ville beaucoup moins charmante que l’hôtel : tout y est très gris et les rues semblent toutes similaires. Il faut dire aussi, le temps est très maussade et le froid (auquel j’ai beaucoup de mal à m’habituer) influence peut être mon jugement.

En explorant un peu plus, on trouve quand même des coins sympas :

– La Plaza de Armas, la place principale de la ville, qui, comme toutes les « Plaza de Armas » qu’on avait vu au Pérou est très bien conçue : des arbres hauts pour faire de l’ombre (ici beaucoup de palmiers), des bancs partout et une fontaine au centre où se baignent des centaines de pigeon. Elle est bordée sur un côté par la cathédrale Metropolitana. Les alentours de la place sont très animés : ici des joueurs d’échec, là un homme en train de faire un show, et tout autour, des petites rues piétonnes où se pressent vendeurs ambulants et cireurs de chaussures.

02 - plaza de Armas et cathédrale

02bis - joueurs d'échec sur la place centrale

 

– Les quartiers de Londres et Paris, les plus charmants (bah oui, forcément !) avec leur petites rues pavées et leurs belles façades :

03 - quartier de Paris

 

– Le Cerro Santa Lucia, un jardin public réalisé sur une colline, d’où on a une vue à 360° sur les Andes qui entourent la ville… et sur la pollution !

04 - vue depuis le cerro Santa Lucia

 

– Le quartier Bellavista, plus coloré que les autres, à l’ambiance étudiante et réputé pour ses nombreux bars.

 

La ville regorge de musées : centre culturel, musée d’art contemporain ou d’art moderne, musée sur les cultures précolombiennes, sur l’histoire du Chili, il y en a pour tous les goûts. Nous, on a choisi d’aller au musée de la mémoire et des droits de l’homme, un musée retraçant l’histoire de la dictature de Pinochet de 1973 à 1990. Très bien documenté et présenté, ce musée aborde différents aspects de la dictature : le coup d’Etat, les disparitions massives, le sort réservé aux prisonniers politiques, les mouvements de résistance et la vie des Chiliens sous cette période. On passe en tout trois heures dans le musée. Impossible de rester de marbre face aux explications de notre audio-guide et aux images que nous voyons. Et dire que Pinochet et ses sbires n’ont quasiment jamais été inquiété pour les crimes qu’ils ont commis et qu’une partie de la population (apparemment quasiment la moitié !) continue à le considérer comme le sauveur du Chili…

Je ne m’étalerai pas sur le sujet et je préfère passer à quelque chose de plus gai : la nourriture. Et oui, qui dit changement de pays, dit nouvelle façon de s’alimenter ! Alors que trouve-t-on au Chili ? Déjà des fruits et légumes pas chers, et ça, ça nous fait vraiment plaisir après la Nouvelle Calédonie : on va pouvoir diversifier un peu nos repas ! On s’empresse donc de se rendre sur le grand marché de la ville, la Vega Central. Configuré comme ceux du Pérou, on trouve fruits, légumes, fromages et toutes sortes de condiments au rez-de-chaussée alors que l’étage est occupé par des petits restaurants bon marché. On se rend aussi sur le marché aux poissons, pas pour faire des achats mais pour observer. Les gros poissons valent le détour et on remarquera aussi sur les étalages des gros oursins et des balanes (on ne savait pas que ça pouvait se manger !).

05 - marché de la Vega Central

06 - marché aux poissons

07 - oursins et balanes

 

On teste aussi la street food du Chili, en particulier les empanadas, des petits chaussons avec différentes garnitures. On goûte à Santiago les empanadas de pino, les plus populaires, avec une farce à base de viande en sauce, d’oignons, d’olive et d’œuf. Je me demande comment ils font pour que la pâte ne se détrempe pas avec la sauce, mais en tout cas c’est délicieux. Un midi, on achète aussi un completo italiano, c’est le hot-dog d’ici et il est agrémenté d’une délicieuse purée d’avocat (car oui ; je ne l’ai pas dit mais ici c’est le paradis pour les adorateurs d’avocats comme nous). Les chiliens le prennent nappé de ketchup et de mayonnaise mais nous on préfère le déguster nature, pourquoi gâcher le goût de l’avocat ? On en trouve partout dans les rues et dans les petits fast food à l’américaine qui pullulent à Santiago : impossible de le louper !

08 - fast food et completo

 

Après deux jours et demi sur place, on pense avoir fait le principal de Santiago et on décide de partir pour Valparaiso, capitale culturelle du Chili, où on espère retrouver un peu de soleil et de chaleur. Seulement deux heures de bus suffisent pour rejoindre cette ville portuaire située un peu plus au Nord.

Valparaiso est réputée pour être très appréciée des touristes. Avec ces différents cerros (petites collines) sur lesquels s’accrochent des maisons colorées faisant face à la mer, ses labyrinthes de rues, ses escaliers et passages sinueux, la ville a beaucoup de charme. Elle est d’ailleurs le repère de beaucoup d’artistes : peintres, philosophes, poètes ont été nombreux à s’inspirer de cette ville poétique.

09 - vue sur un cerro

10 - la ville le soir

 

Pour comprendre pourquoi les maisons sont si colorées, il faut remonter un peu dans l’histoire, au temps où Valparaiso n’était qu’un petit port de commerce promis à un bel avenir. Les habitants utilisaient alors la taule des cargos pour construire leur maison. Seulement, ils s’aperçurent bien vite que cette tôle rouillait. Pour protéger leur maison, ils eurent donc l’idée de les recouvrir avec les peintures utilisées sur les bateaux. Maintenant, la ville compte plus d’une dizaine de cerros, où la plupart des maisons perpétuent cette tradition.

11 - maisons colorées

11bis - maisons colorées

11ter - maisons en tôle

 

Mais Valparaiso est surtout connue pour son art urbain. Beaucoup de villes, en Amérique du Sud, possèdent de jolies fresques dans quelques lieux, mais à Valparaiso, on en croise partout. Du petit tag à la grande fresque sur un immeuble de 7 étages, il y en a pour tous les goûts.

12 - tag

13 - fresque

14 - grande fresque

15 - sur trois étages

16 - les hommes poissons

17 - fresque de nuit

 

On reste quatre jours à Valparaiso et on est enchanté par la ville. On passe notre temps à se promener, recherchant les plus belles fresques, les plus beaux passages colorés, les plus belles vues sur la ville.

18 - petit passage

19 - fresque étrange

21 - escalier coloré

 

On emprunte aussi quelques  « ascenseurs ». Ce sont en fait des funiculaires, assez vieux pour la plupart, qui pour quelques pesos, vous emmènent en haut des cerros sans effort.

22 - ascensor

 

Dans beaucoup de villes sud-américaines, il est possible de faire une visite guidée gratuite, dans lesquelles les guides se rémunèrent uniquement avec les pourboires. Le principe est sympa et on tente le coup à Valparaiso où on part explorer les quartiers les plus touristiques avec Mathieu, notre guide Français pour l’après-midi. On découvre ainsi les Cerros Alegre et Concepcion, très proprets et offrant de magnifiques vues sur la ville et la mer. On y trouve de très belles fresques et des petits restos, cafés et boutiques d’artisanat qui donnent envie de s’y attarder. Grâce à ce tour, on en apprend beaucoup sur l’histoire du Chili, les coutumes locales et l’art urbain.

23 - passage dans le cerro Alegre

24 - artiste

25 - dans le cerro Consepcion

 

Les jours suivants, on explore d’autres quartiers, chacun présentant un visage différent. Pour commencer, le Cerro Polanco, un peu excentré et le seul à posséder un ascenseur à la verticale. Un festival de la peinture murale y a été organisé récemment et plus de 80 fresques ont été peintes en quelques jours.

26 - accès à l'ascenseur Polanco

27 - la tour de l'ascenseur Polanco

28 - fresque dans le quartier Polanco

29 - fresque dans le quartier Polanco

 

Puis le Cerro Artilleria, qui surplombe le port et présente des maisons un peu plus délabrées.

30 - vue sur le port

31 - maisons mal en point

 

Sans oublier le Cerro Bellavista, dans lequel se trouve notre hôtel et qui est très calme et le Cerro Carcel accueillant le seul parc de la ville, aménagé dans une ancienne prison. On parcourt aussi l’avenue Amenada, une rue située dans les hauteurs de la ville et qui traverse tous les cerros. De là aussi, on aura de belles vues sur la ville et ses alentours.

32 - belle vue

 

Mais la visite qui m’aura le plus marquée restera le marché aux poissons. On s’y rend de bon matin en bus et on y arrive alors que l’animation bat son plein. Les pêcheurs sont rentrés de la pêche et replient leur filet. Des vendeurs proposent aux passants tout un tas de poissons différents qu’ils découpent devant eux. Ça grouille, c’est coloré, ça crie dans tous les sens !

33 - les pêcheurs

34 - découpe du thon

 

Mais un tout autre spectacle se déroule en coulisse : à l’arrière du marché se trouve une plage où mouettes, pélicans et lions de mers attendent bien sagement que les vendeurs leur jettent les restes de poissons. On est impressionné par la taille des lions de mer !

35 - plage derrière le marché

36 - mouettes

37 - pélican

38 - lion de mer affamé

 

On se promène ensuite dans le marché et on s’arrête devant les crabes, les fruits de mer et les énormes morceaux de thon. Je me décide à acheter un ceviche de mariscos (des fruits de mer crus dans une sauce à base de citron, oignons et herbes fraîches) pour le déjeuner, avant de partir pour une promenade en front de mer. Surprenant, mais vraiment pas mal !

39 - ceviche de mariscos

40 - promenade et vue sur la ville

 

Car oui, on a aussi profité d’être à Valparaiso pour bien manger : en plus des bons repas qu’on se préparait dans notre auberge, on a goûté aux meilleurs empanadas de la ville. Cette fois, on les a mangé frits et garnis de jambon-fromage-ananas pour moi et de chorizo-fromage-tomates pour François. On a aussi testé une autre spécialité du Chili, la chorillana. Des frites, de la viande hachée en sauce, du fromage et des œufs par-dessus, servis dans des proportions plus que généreuses. Nous, on en a pris une pour deux et ça nous a bien suffi. A ma grande surprise, j’ai même trouvé ça délicieux. Et enfin, clou du séjour, on s’est offert un menu dans un bon restaurant : installé au soleil sur une terrasse avec vue sur la ville, on a dégusté nos plats très bien présentés… ça faisait longtemps qu’on n’avait pas aussi bien mangé.

41 - chorillana

 

On serait bien resté quelques jours de plus dans cette ville. On était installé confortablement dans notre auberge :  tous les soirs, un feu crépitait dans la cheminée pour réchauffer les lieux, on se sentait presque comme à la maison. Mais bon, il faut bien avancer un peu, direction la Vallée de l’Elqui.



4 réponses à “Santiago et Valparaiso, le jour et la pluie”

  1. Marie-Laure et Bernard dit :

    Très jolis ces tags et ces maisons colorées. J’ai beaucoup aimé aussi les animaux qui attendent leur pitance sur la plage.
    Bonne continuation sur le sol sud-américain , profitez bien des dernières semaines du périple.
    Bises à tous les deux

  2. koko dit :

    Waou !! Je suis trop fan de la ville avec toutes les fresques et les maisons colorées !! ça donne vraiment envie

  3. Elodie dit :

    Bonjour à tous les deux ! Je vous avais écrit il y a un petit moment pour connaître votre plan logement à coron… Me revoilà 6 mois plus tard pour connaître le nom des auberges où vous êtes allés à Santiago et Valparaiso car vous avez l’air vraiment enchantés de ces lieux dans votre article! Toujours bon à prendre plutot que se retrouver dans une auberge bof bof…
    Je continue de lire votre blog au fil de notre propre tout du monde, et ca nous donne plein d’idées !
    Merci !

  4. Francois dit :

    Coucou, alors pour Santiago, ça s’appelait « Happy House Hostel » et pour Valparaiso « Escarabajo ».
    Profitez bien de votre voyage !

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