Récolte de sourires sur les plages de Dawei

[Article écrit par Pauline]

Au départ, on n’avait pas du tout prévu de faire halte dans la péninsule de Dawei, on n’en connaissait même pas l’existence. Mais voilà, à la fin de l’Inde, alors qu’on réfléchissait à la suite de notre voyage, on a eu envie tous les deux de faire une pause en Thaïlande, en particulier dans la région de Kanchanaburi (vous saurez plus tard pourquoi…). Après quelques recherches sur Internet, on découvre qu’il est possible de franchir la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande, à partir de Dawei, ce qui nous ferait arriver directement dans la région du Kanchanaburi. Parfait ! Mais alors serait-il intéressant de s’arrêter quelques jours à Dawei ? Hop c’est reparti, un petit coup d’internet, et on apprend que Dawei est une ville située à peu près au centre de la longue bande de terre qui s’étire au sud de la Birmanie. Elle permet d’accéder à une péninsule encore très peu connue des touristes occidentaux – et oui, le guide du routard n’en parle même pas – bordée de plages immenses et désertes et de petits villages de pêcheur. Pas besoin d’en savoir plus, c’est décidé, nous nous arrêterons à Dawei !

Comme François l’a expliqué dans l’article précédent, le trajet pour s’y rendre est assez épique. A 3h00 du matin, lorsqu’on arrive, on n’a qu’une envie, se recoucher au plus vite. Mais voilà, on a réservé un hôtel seulement pour le lendemain et les chambres ne sont bien sûr pas encore disponibles. On nous propose donc de nous installer dans le salon en attendant : Sandrine prend le canapé et nous, on installe nos matelas gonflables par terre. Mis à part François que les moustiques embêteront toute la nuit, on dormira plutôt bien jusqu’à 7h00 du mat.

Bon, ce n’est quand même pas la grande forme pour ce 1er jour, on décide donc de se la jouer cool et on loue un scooter seulement à partir de midi. Sandrine, plus motivée, est déjà partie. On commence par aller faire un tour au marché, pour s’équiper pour les plages. Nattes en bambous et longji nous permettront de lézarder au soleil, enfin, s’il veut bien pointer le bout de son nez car pour l’instant, le ciel est plutôt gris. Ce qui est génial avec le longji, c’est que ça peut aussi servir de paréo et que c’est super pratique pour se changer sur la plage.

Comme l’heure est déjà bien avancée, on décide ensuite de se rendre à la plage la plus proche, celle où se concentre tout le tourisme de la région : Maungmakan Beach. Et en effet, il y a du monde sur la plage, et quasiment que des Birmans ! Il ne règne pas la même ambiance que sur les plages de chez nous : ici, les gens viennent en groupes assez importants, s’installent à l’ombre des arbres et déjeunent de copieux repas, écoutent de la musique en dansant, ou discutent entre eux. Ici, pas de corps en train de faire bronzette, et de toute façon, tout le monde se baigne habillé… enfin excepté certains touristes occidentaux. Regardez la 2ème photo et cherchez l’erreur…

On passera notre tour pour la baignade cette fois-ci, il ne fait pas très chaud et puis les déchets partout ne donnent pas trop envie de se baigner. On attendra les plages plus éloignées, qu’on espère bien plus tranquilles. On se promène donc dans les nombreuses boutiques qui longent la plage pour essayer de trouver des T-shirts pour aller dans l’eau les prochains jours (oui, pas de maillot de bain, on n’a pas envie de choquer les locaux). On en trouve deux magnifiques : avec des palmiers, des vagues et un beau « Maungmakan Beach » écrit dessus, avec ça, c’est sûr, on va être de vrais touristes de base (dommage, on n’a pas pris de photo) ! On passera ensuite la fin de l’après-midi sur la plage, entouré de gamins venus voir ce que deux touristes blancs font ici. Ils sont adorables mais leur passe-temps favori est de se battre, et ils ne font pas semblants : ça y va les coups et les bousculades dans le sable mais apparemment ils ne se font pas mal… On finira la journée, en allant manger un poisson grillé dans un des nombreux restos au bord de l’eau : DELICIEUX !

Nos quatre autres jours dans la région seront consacrés à l’exploration de la péninsule, au sud de Dawei. A nous les plages de rêves immenses et désertes : Pa Nyit, Tizit, San Sa Aw et Po Po Kyauk.  Sur ce point, internet n’avait pas menti : on s’est retrouvé quasiment tout seul sur les plages à chaque fois et, en s’éloignant des rares pêcheurs présents, on a même pu se baigner en maillot de bain. On n’aurait pas été contre un peu plus de soleil quand même : au niveau de la température c’était parfait, mais on aurait pu faire de plus belles photos avec un meilleur éclairage, surtout que l’eau était super transparente.

Enfin, quand je vous dis tout seul, on a quand même rencontré quelques « copines » :

Pour nous y rendre, on avait loué une petite moto semi-automatique et heureusement car pour accéder aux plages, c’était du sport. Les routes n’étaient pas goudronnées, pratiquement à chaque fois défoncées, et on devait toujours franchir une petite barrière montagneuse avant de redescendre dangereusement vers la plage… mais tous ces efforts valaient largement le coup !

En plus des plages, on a découvert plusieurs villages de pêcheurs sur notre route, où on a eu le droit à un super accueil à chaque fois : tout le monde nous lançait des « mingalarbar » avec un grand sourire et les enfants couraient après notre scooter pour pouvoir nous frapper dans les mains. Une fois notre scooter posé, on était généralement escorté par une troupe d’enfants qui grossissait au fur et à mesure et on pouvait, comme ça, sans aucune gêne, se promener dans le village et observer les occupations des uns et des autres.

On ne savait plus où poser notre regard : gamins en train de jouer au foot sur la plage ou au Cane Ball pour les plus vieux, poissons séchant sur des grandes nattes au soleil , bateaux de pêcheur rentrant au village, déchargement de caisses de poissons par les femmes (elles étaient vraiment impressionnantes : parfois, elles s’enfonçaient dans l’eau jusqu’aux épaules pour récupérer d’énormes sacs qu’elles transportaient ensuite sur leur tête), pêcheurs en train de réparer leur filet… un vrai spectacle !

Prendre la route tôt tous les matins nous a aussi permis d’assister à la quête des moines. Ils défilaient généralement par groupe de 4-5 dans la rue, et les gens les attendaient bien sagement avec leur gamelle pour leur offrir riz ou légumes directement dans le bol qu’ils transportaient avec eux.

A la fin de notre séjour, on a décidé de passer deux nuits directement sur la plage de San Saaw, au Paradise Beach Resort, dans les seuls bungalows au bord de la mer autorisés sur la péninsule. En effet, en se promenant on en avait vu sur d’autres plages mais ceux-ci n’étaient pas ouverts car leur licence n’avait pas été acceptée par l’administration. Apparemment, c’est très difficile d’obtenir l’autorisation, mais au moins les plages restent sauvages !

Pour s’y rendre, comme toutes les autres plages, c’est le parcours du combattant : un sentier étroit qui monte et qui descend, du sable, des gravats, pendant 30min. Ils n’ont pas choisi la plage la plus accessible pour construire leurs 10 bungalows ! Quand on est arrivé, tout était complet, mais heureusement, il est aussi possible de planter sa tente : on s’est donc trouvé un endroit tranquille sur la plage, pas trop voyant pour s’installer et c’était parfait ! On a pu utiliser notre tente pour la deuxième fois du voyage… bon, on se console en se disant qu’à chaque fois c’était dans des lieux magiques !

On a ainsi passé deux jours très relaxants, en compagnie de Sandrine, qui avait aussi élu domicile ici. Le matin, on profitait de la plage, quasiment seul : petite baignade au réveil, pancake au miel au petit dej face à la mer et lecture ou sieste bercée par le bruit des vagues. Les aprem, on se bougeait quand même un peu, il fallait bien rentabiliser la location du scooter. On a donc transpiré pour grimper à un point de vue révélant un magnifique panorama à 360°, qui nous a permis d’admirer la plage Po po Kyauk d’en haut. Le lendemain, on a voulu revoir cette plage mais d’en bas. La plage était tellement immense qu’on l’a parcouru en scooter. Super sensation, de rouler ainsi sur le sable humide et de ne voir que du sable et des montagnes à perte de vue. On s’est aussi trouvé un super restaurant thaï dans un petit village : salade de papaye verte, curry vert et poisson grillé, tout était délicieux, vivement la Thaïlande qu’on mange comme ça tous les jours !

Le soir, on étalait notre paillasse sur le sable, on s’installait face à la mer (avec une bière !) pour regarder le coucher du soleil qui avait lieu juste en face de nous. Magnifique !

C’est ainsi que s’achève notre périple birman (enfin pas tout à fait car il nous reste encore du chemin jusqu’à la frontière), et on ne pouvait pas rêver d’une meilleure fin que Dawei ! On a adoré la Birmanie, ses paysages, la beauté et le sourire des gens, sûrement le pays le plus photogénique depuis le début du voyage. Et puis, faire un bout de chemin avec Papa, Nadine et Clara a rendu le voyage encore plus inoubliable. Qu’est ce que ça nous a fait plaisir de les revoir, de partager leurs étonnements et leurs émerveillements, sans parler des bonnes rigolades qu’on s’est tapé (si vous ne connaissez pas l’application Musicali, il faut essayer 😉 ).

Malgré ce qu’on peut lire sur internet, la Birmanie n’a pas encore été polluée par le tourisme de masse, il n’est pas « presque trop tard » pour la visiter, surtout que certaines régions s’ouvrent progressivement (par exemple Dawei n’était pas encore accessible aux étrangers en 2014). Certes, il y a pas mal de touristes à Inle, Bagan et Mandalay, mais ce n’est pas devenu l’usine comme dans certaines autres régions du monde (on pense au lac Titicaca côté Pérou en disant ça…). Par exemple, on avait lu que le trek de Kalaw à Inle était devenu très touristique, on a d’ailleurs failli ne pas le faire, mais cela aurait été bien dommage ! Les gens des villages traversés étaient tous très souriants en nous voyant, aucun d’eux n’a essayé de nous vendre des objets fait main, les villages accueillaient les voyageurs pour la nuit mais toujours chez l’habitant dans des conditions assez rudimentaires, et puis surtout, c’était un cadre privilégié pour observer la vie à la campagne en Birmanie… à des années lumières de la nôtre au niveau technologique !

Bref, la Birmanie c’est un pays à des années lumières du nôtre au niveau technologique (dépaysement garanti !). Et surtout un pays où on a pu observer la vie des gens, sans jamais aucune gêne et où on s’est toujours senti très bien accueilli ! On pourrait le recommander à n’importe qui, courez-y vite faire le plein de sourires !