Luang Prabang : entre temples et cascades, il est temps de penser à notre avenir professionnel

[Article écrit par Pauline]

 

On nous avait prévenu : à Luang Prabang, les hébergements sont chers et il est difficile de trouver des chambres libres. Abdallah y était allé pendant le nouvel an chinois et il avait cherché une chambre pendant plusieurs heures pour finalement en trouver une à 30 dollars… On espère avoir plus de chance que lui ! Le nouvel an est fini, ça devrait être plus facile, même si beaucoup de Chinois sont encore là.

Après 20 heures de bus et un trajet en tuk-tuk brillamment négocié par François (ce qui nous a valu d’être mis à l’écart des autres toutous, dans un autre tuk-tuk pour ne pas ébruiter l’affaire), on arrive vers 20 heures en ville. La guesthouse qu’on avait repérée est bien évidement « full » mais ce n’est pas grave, il y en a plus d’une dizaine d’autres dans la même rue. On part donc pour une tournée des guesthouses, mais on en sort bredouille : à chaque fois, plus de place ou trop cher pour nous. Après 40 minutes de recherche, on s’apprête à changer de quartier quand un monsieur vient nous aborder pour nous proposer une chambre chez lui à 100 000 kips (12 euros). On le suit et on fait bien : la chambre est plutôt pas mal avec salle de bain et douche chaude. Parfait, on a trouvé notre chez nous pour les trois prochains jours !

Il est 21h30 et on est affamé : heureusement, ici, tout ferme tard. On passe d’abord par le night market de la ville, qui nous surprend par son calme : tous les marchés de nuit touristiques qu’on avait fait jusqu’à maintenant dans d’autres pays étaient bondés et très bruyants, les marchants essayant tous de crier plus fort que le voisin. Ici, rien de tout ça : les tissus, sacs et bouteilles d’alcool étranges sont alignés très proprement le long de la rue, et il n’y a pas grand monde. On ne reste pas longtemps et on file vite vers les stands de sandwich. Au Laos, on trouve quasiment partout des petits pains, pas vraiment de la baguette, plutôt des sortes de pain à hotdog et alors qu’ailleurs au Laos, ils les proposent natures ou nappés de lait concentré sucré, ici, à Luang Prabang, on trouve de délicieux sandwichs avec plein de garnitures différentes. Nous on choisit un poulet-avocat, très bon choix !

01 - stand sandwich

 

La ville de Luang Prabang nous a tout de suite plu et on regrette un peu de ne pas avoir pu en profiter à fond pendant ces trois jours. En effet, comme vous l’a dit François, il fallait qu’on bosse un peu pour préparer notre retour professionnel. On passait donc chaque après-midi à éplucher les listes de postes à la recherche de la perle rare. Mais rassurez-vous, on a quand même des choses à vous raconter !

Durant nos matinées et soirées de libre, on s’est beaucoup promené dans la ville. Je me sentais très à l’aise ici, car pour une fois, c’était très simple de se repérer. La vieille ville se trouvant à la confluence de deux cours d’eau, le Mékong et la rivière Nam Kam, elle n’était pas trop étendue et n’était constituée que de trois rues parallèles aux deux fleuves. La végétation était très abondante le long des rives même si on était en pleine saison sèche et des petits ponts en bambous tout mignons permettaient de traversée d’une rive à l’autre. Enfin ce qui était moins mignon, c’est qu’il fallait payer pour pouvoir les emprunter ! Les rues étaient calmes, avec de grands trottoirs (choses rares en Asie !) où il était sympa de se promener le nez en l’air pour observer l’architecture coloniale des maisons.

02 - La Nam Kam

03 - Saison sèche

04 - maison coloniale

 

Mais surtout, ici, ce qui nous a plu, ce sont tous les restos et cafés qui proposaient viennoiseries et baguettes (une vraie, avec la croûte qui croustille !). On ne s’est laissé tenter qu’une fois par un pain au chocolat, qu’on a acheté dans le café le plus réputé de la ville… mais qu’est ce que c’était bon ! Comme ceux de chez Gérard (pour ceux qui connaissent) avec du vrai chocolat noir dedans !

05 - pain au chocolat

 

De manière générale, c’était difficile de résister à l’appel des nombreux restos, cafés, bars à l’ambiance relax et multiples stands de rues. On n’a donc pas fait travailler que nos neurones là bas, mais aussi nos estomacs : sandwichs, gâteaux, vrais cafés, crêpes au Nutella, jus de fruits mais aussi spécialités culinaires de la ville ou du Laos en général, tout y est passé. On a goûté aux algues frites servies pour l’apéro, aux fameuses saucisses de Luang Prabang vraiment très bonnes et on a testé la fondue laotienne. C’est un peu le même principe qu’en Chine : on fait cuire différents ingrédients dans un bouillon, sauf qu’en plus, au centre du plat à bouillon, se trouvent des pierres chaudes où l’on peut faire griller de la viande. Les différentes saveurs se mélangent au bouillon au fur et à mesure, ainsi que le goût fumé de la viande et cela donne un résultat plutôt pas mal ! (désolé, on n’a pas de photo pour vous mettre l’eau à la bouche).

06 - barbecue de rue

07 - petit restaurant de rue

 

On voulait aussi goûter au laojito, une sorte de mojito réalisé avec l’alcool d’ici : le lao-lao, un alcool de riz. Comme on le trouvait un peu cher dans les bars, on a décidé de le réaliser par nous-même : une petite bouteille de lao lao à un euro, un soda, des citrons verts et de la menthe achetés sur le marché, le résultat était au dessus de nos espérances ! Mais, la meilleure trouvaille culinaire qu’on ait faite à Luang Prabang restera le jaew mong, une sauce au piment et au buffle séché. Dit comme ça, ce n’est pas très tentant mais pour accompagner le « sticky rice », c’était parfait ! C’est d’ailleurs devenu notre repas classique les jours de transports !

08 - marché

09 - étalage de poissons

10 - les différentes sortes de riz

 

Mais on n’a pas fait que manger quand même (bien que je pense que certains n’en auraient pas été étonné !). On a aussi passé du temps à découvrir les nombreux temples de la ville, à l’architecture très caractéristique : plusieurs toits superposés et des façades avec des sculptures ou peintures au pochoir dorés. On a visité les plus connus comme le Wat Xieng Tong, mais aussi d’autres encore plus paisibles.

11 - Temple

12 - Temple du palais royal

13 - Temple Xieng Thong

14 - façade de temple

15 - Novice dans les rues de Luang Prabang

 

En entrant par hasard dans le Wat Pa Phay, on est tombé sur des moines novices en train de suivre des cours d’anglais donnés par une espagnol. Encouragé par sa prof, un des jeunes est venu discuter avec nous pour s’entraîner. Tout timide au début, il a dû finir par s’apercevoir que nous n’avions pas un si bon anglais que ça et il s’est détendu. On a donc pu discuter un petit moment. Il nous a d’ailleurs appris quelques mots en lao très utiles : « tao dai » (combien ça coûte) et « eune meniang » (qu’est ce que c’est), qui m’ont bien servi par la suite sur les marchés.

Après avoir visité un peu le monastère, on est retourné dire au revoir à « notre » novice (on n’a pas réussi à retenir son nom), ses compagnons et leur professeur et ils nous ont proposé de repasser plus tard pour la séance de prière et de méditation. Comme on n’avait encore jamais testé, on s’est empressé d’accepter. On est donc revenu le soir même, à 18 heures. La séance a débuté par 45 minutes de chant religieux. Surprise : ils avaient réalisé une version écrite phonétique pour les étranger ! Encouragé par la prof d’anglais, qui était là elle-aussi, nous nous sommes donc essayés à la prière laotienne : finalement je ne m’en suis pas plus mal sortie qu’à la messe lorsque j’accompagne la belle famille. Après les chants, place à la méditation. Il s’agit de rester dans une même posture et d’atteindre un état de conscience où plus aucune pensée négative ou positive ne vient nous perturber (enfin c’est ce que j’ai compris). OK…. On va déjà essayer de rester dans une même position pendant 45 minutes. C’est pas gagné, car Bouddha qui est face à nous, nous oblige à nous tenir en tailleur ou à genou (un des préceptes de la religion bouddhique est de ne jamais montrer sa plante de pieds au Bouddha). Au bout de 20 minutes, on a déjà des fourmis partout mais on essaie de lutter, on se regarde de temps en temps… allez, on tient encore un peu. On observe les moines qui ne bougent pas d’un centimètre, mais comment font-ils ? Et puis, au bout de quelques temps, on en voit un ou deux qui commencent à piquer du nez, ahah la fin se rapproche sûrement ! Au bout de 45 minutes, on comprend que la séance sera prolongée, trop dur pour nous, on abandonne…

16 - méditation au temple de Pa Phay

 

On attendra quand même la fin de la séance à l’extérieur pour pouvoir discuter un peu avec la prof d’anglais. Elle nous explique qu’elle était en voyage au Laos lorsque cette opportunité lui est tombée dessus : elle a accepté de prendre la suite d’une autre touriste et de donner à son tour des cours d’anglais aux novices du temple. Elle vient donc tous les jours ici depuis 3 mois, et ça a l’air de lui plaire. Elle nous parle de la vie de ses élèves, des règles strictes auxquelles ils sont soumis : pas le droit au portable, pas le droit de jouer, de courir, de crier, de manger après midi… Ils ne peuvent pas non plus parler à une femme seule, ni la regarder dans les yeux ou marcher à ses côtés. Elle nous raconte qu’un jour, deux novices lui avait proposé de l’accompagner pour une promenade sur la colline, mais qu’une fois arrivée à l’entrée, le gardien n’a jamais voulu les laisser passer, la prof a du y aller seule. Les laotiens sont très à cheval sur toutes ces règles, pas facile donc d’être un novice quand on a 15-17 ans, surtout que la plupart du temps ce n’est pas une vocation pour eux : ce sont les parents qui décident de les envoyer dans les temples pour qu’ils puissent avoir accès à l’éducation. C’est pourquoi nombre d’entre eux ne poussent pas plus loin l’expérience, beaucoup quittent les temples vers 18-20 ans.

Comme le lendemain on a prévu d’aller voir le Tak Bat, la cérémonie traditionnelle d’aumône des moines, on en profite pour lui demander des conseils pour s’éloigner un peu de la foule des touristes… on aimerait bien ne pas recommencer l’expérience de Mandalay ! Elle nous indique un carrefour où l’on pourrait s’installer pour observer les longues processions des moines. Le lendemain matin, à 6h00 pétante, on y est mais le carrefour commence déjà à se remplir de touristes et de femmes nous proposant toutes les minutes d’acheter divers snacks à offrir aux moines. Il fait encore très sombre quand on entend les tambours des temples résonner, signe que la procession va commencer. Comme on s’est placé juste à côté du temple Pa Phay, ce sont les moines qu’on a vus la veille qui passent d’abord devant nous : je reconnais « notre » novice, mais lui ne nous voit pas car pendant la procession, les moines sont en état de méditation, ils ne doivent pas croiser le regard des gens, encore moins d’une femme. Les premiers moines qui passent déclenchent les flashs des touristes. Certains même n’hésitent pas à leur barrer la route pour obtenir « la » photo souvenir. Ca nous gêne et on préfère pousser un peu plus loin pour trouver un endroit plus calme, même si moins de moines passeront par ici. On peut alors observer la cérémonie avec attention : les moines défilent devant les gens venus faire leur don, quelques hommes sont présents mais les femmes sont en grande majorité. La cérémonie semble bien plus codifiée qu’en Birmanie. Les femmes portent toutes la tenue traditionnelle laotienne, un sarong (jupe), porté assez court et une écharpe sur l’épaule. Elles sont agenouillées sur un morceau de carton ou de tissu, ont toutes un panier de sticky rice avec elles, et, à chaque fois qu’un moine passe, elles déposent une boulette de riz dans son bol en faisant bien attention à ne surtout pas toucher le bol, ni à regarder le moine. Quand ils sont plus d’une dizaine à défiler rapidement, ce n’est pas simple pour elles : à peine le premier moine passé, qu’il faut se dépêcher de façonner la boulette suivante avant de la déposer dans le bol du nouveau moine : on en a vu qui n’arrivait pas à tenir la cadence ! Certaines donnent aussi des sauces, des fruits ou des petits snacks. Les hommes, eux, donnent en restant debout et les vieilles femmes sont assises sur des chaises. Au bout d’une heure, la cérémonie est terminée, chaque file de moine rejoint son temple et on recroise les moines du temple d’hier. Cette fois, « notre » novice nous remarque et nous fait un grand sourire avant de disparaître dans son temple. D’autres femmes rentrent alors dans le temple pour y apporter de la nourriture (on n’a pas su pourquoi certaines faisaient des offrandes dans la rue alors que d’autres venaient directement aux temples… peut être des lèves-tard). En sortant, elles collent des boulettes de riz aux arbres en faisant des prières… étrange !

17 - procession des moines

18 - femmes attendant pour faire ses offrandes

19 - offrandes

 

On a aussi passé une matinée en dehors de la ville. Avec un scooter, on s’est rendu aux très connues cascades de Kuang Si, en passant par des paysages de rizières. Les cascades sont magnifiques, sûrement parmi les plus belles cascades qu’on ait vues. Différents bassins à l’eau laiteuse se succèdent en terrasse, reliés par des cascades plus ou moins grandes. Et cerise sur le gâteau : on peut même se baigner dans certains bassins ! L’eau est un peu froide, mais ça revigore et des poissons viennent manger vos peau mortes gratuitement !

20 - Kuang Si

21 - Kuang Si

22 - Kuang Si

23 - Kuang Si

24 - baignade

25 - rizières

 

Après ces trois jours et plus de 20 fiches de postes décortiquées pour chacun, il était temps pour nous de faire une petite pause dans la recherche de boulot et de se remettre en route pour le nord du Laos : direction Phongsali, une région encore assez préservée du tourisme, pour aller rencontrer des petits villages paumés dans les montagnes !



5 réponses à “Luang Prabang : entre temples et cascades, il est temps de penser à notre avenir professionnel”

  1. Marie-Laure & Bernard dit :

    Quand vous rentrerez, il faudra nous initier à la méditation et nous donner des cours de cuisine.
    Bon séjour en Nouvelle-Zélande.
    On pense à vous et on vous embrasse.

  2. Regine et philippe dit :

    Je reste sous le charme de ces très jolies cascades… belle destination ! grosses bises à vous 2

  3. Kremer sylvie et francis dit :

    Que de belles photos,les cascades sont magnifiques.Bonne continuation on vous embrasse bien fort.

  4. Koko dit :

    Vu la tête de François on se demande si le croissant est vraiment bon ?! ^^. Super cet article, une culture complètement différente, le riz sur l’arbre m’a fait rire.. C’est bizarre !!

    • Pauline BUSSON dit :

      Mais justement: il était trop pressé de le manger et moi je l’en empêchais car je voulais prendre une photo avant. Et c’est un pain au chocolat, pas un croissant!

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