Katmandou, rude épreuve pour nos sens

[Article écrit par Pauline]

 

C’est avec un petit pincement au cœur qu’on dit au revoir à la Chine le 9 octobre, du hublot de notre avion. Un dernier regard pour les pains de sucre (notre vol partait de Guillin) et on se remémore ces 30 derniers jours de voyage qui nous ont semblé passer à toute vitesse. Parce que la Chine est immense et a beaucoup à proposer, et aussi parce que Colas et Juliette nous avaient rejoint sur cette partie du voyage, nous avons multiplié les destinations, n’hésitant pas, parfois, à faire des sauts de plus de 1800 km. Et on en aura vu des paysages différents ! C’était vraiment un régal, surtout en bonne compagnie, et ce, malgré le mauvais temps persistant. Mais on ne tiendra pas ce rythme tout le long de notre voyage ! Pour ce qui est des chinois, on s’était préparé au pire, mais finalement, on les a trouvés sympathiques et très souriants. Avouons-le aussi, on a adoré avoir l’impression d’être des stars !

Place maintenant au Népal. Après 11 h de voyage, dont une escale à Hong Kong, on débarque à Katmandou de nuit. Un taxi plus tard, on s’effondre dans notre lit à la « Khangsar Guesthouse » : cette fois, on n’a eu aucun problème à obtenir notre chambre à deux avec salle de bain (grand luxe ^^). Le lendemain, on part à la découverte de la ville. Wahou… quelle ville ! Quelle agitation ! On prend ça en pleine figure ! Katmandou, c’est le bordel ! Des gens partout dans les rues ; des klaxons qui résonnent aux oreilles tous les 20 mètres ; des bâtiments posés de façon anarchique, certains complètement en ruine ; des temples à chaque coin de rue, des sanctuaires, des statues, des petits stupas (monument religieux bouddhique en forme de cloche) ; des couleurs partout : sur les vêtements des femmes, les étals des marchés, les icônes des temples ; des fils électriques qui pendent ; des déchets jetés directement dans la rue. Ca fait beaucoup pour nos yeux et nos oreilles qui se demandent bien où on a eu l’idée de débarquer ! Heureusement, les Népalais sont très sympas et viennent facilement nous aborder dans la rue pour nous aider ou juste pour discuter un peu. En plus, la plupart ont un bon anglais, après la Chine, ça change la vie ! Il faut tout de même réussir à faire la part entre ceux qui sont vraiment sympas et ceux qui veulent nous vendre quelque chose (par exemple de la « weed »), ou nous emmener en tuk-tuk.

01-vue-en-hauteur

02-couleur-dans-la-rue

03-batiments-sanctuaires-fils-electriques

04-vendeuse-epices

 

En fait, nous apprendrons plus tard que nous sommes tombés en plein « Dasain », un des plus importants festivals hindous au Népal, ce qui explique la foule présente ce jour-là dans les rues de Katmandou. Ce festival célèbre la victoire de la déesse Durga sur les forces du mal, il dure en tout 15 jours, et nous sommes arrivés au début de la deuxième semaine, période des offrandes et sacrifices. Voilà pourquoi tant de fidèles se pressent dans les temples pour effectuer leur puja (offrande et prière), pourquoi aussi on trouve des petits bols remplis de fruits et autres offrandes devant la devanture de tous les magasins. Les hindous ne portent donc pas tout le temps cette énorme tika sur le front (composée d’ un mélange de riz, yaourt et poudre colorée), c’est seulement pour ces quelques jours (heureusement car ce n’est pas très élégant…)

05-poudres-colorees

06-tika

 

Et tous ces rideaux de magasins fermés ne signifient pas que la plupart des commerces de Katmandou ont été abandonnés mais que, durant cette fête, tout le monde est en congés. Cela nous jouera notamment des tours lorsqu’on voudra faire une grosse lessive ou déjeuner : on tournera longtemps avant de trouver quelque chose d’ouvert. Au final, on se retrouvera souvent dans les mêmes commerces : une boulangerie faisant -50% sur toutes les pâtisseries à partir de 20h00, où on fera nos provisions pour le lendemain matin, et un petit restaurant indien, pas mal du tout et pas cher. Malgré cela, on a quand même réussi à trouver des restaurants servant de la nourriture népalaise et on a pu goûter nos premiers momos : petits raviolis farcis, même aspect que les buzz – pour ceux qui se rappellent de la Mongolie – mais bien meilleurs ! Pas de transport en commun non plus, ce qui nous poussera à tester la conduite dans Katmandou (enfin François a conduit un scooter, moi je me suis contentée de m’asseoir derrière et de me cramponner). Pas facile, facile : normalement c’est conduite à gauche, mais en fait c’est conduite où tu peux, où ça passe, de toute façon il n’y a aucun marquage au sol. Et mieux vaut avoir un klaxon qui fonctionne !

07-katmandou

 

Il nous faudra un certain temps d’adaptation pour réussir à profiter du spectacle qu’offre la ville : le quartier touristique de Thamel avec ses enseignes colorées, ses boutiques en tout genre et ses rooftop (« toit terrasse » pour les non anglophones) agréables pour une pause déjeuner ; la vieille ville débordante d’animation ; les vendeurs ambulants à vélos ; les petites places cachées toutes paisibles où les enfants jouaient au cerf-volant au milieu des stupas ; le rituel des commerçants qui, tous les matins, versaient des seaux d’eau dans les rues pour éviter que la poussière ne vienne gâcher l’éclat de leur bibelot ou salir leurs beaux tissus, et qui, tous les soirs, les époussetaient avec précaution.

08-marche

09-petite-cour

 

On sera aussi marqué par l’omniprésence de la religion et ce curieux mélange d’hindouisme et de bouddhisme : au début on s’y perdait un peu entre ces deux religions, ne sachant pas très bien à quelle religion s’apparentait tel temple ou telle icône, mais après quelques jours, on a commencé à s’y retrouver un peu.

10-convertie-a-lhindouisme

 

Nos premiers professeurs seront les vendeurs de souvenirs : pour te vendre quelque chose, ils n’hésitent pas à te raconter l’histoire de tel ou tel dieu, et on n’a pas hésité à en profiter (on s’est d’ailleurs pris d’affection pour Ganesh, le dieu de la prospérité et de la sagesse, représenté sous la forme d’un éléphant, et ayant pour monture un rat). On a ensuite continué notre apprentissage en visitant quelques sites incontournables de la ville :

Pour l’hindouisme : Durbar square, la place centrale de la veille ville,  qui compte de nombreux édifices remarquables (palais, temples, colonnes, sanctuaires)… ou plutôt comptait car la place a été bien abîmée par le séisme, beaucoup de monuments ont été détruits, et ceux qui restent sont bien souvent maintenus par des étais. C’est triste à voir, car parmi les gravas, le charme de la place tant vanté par notre Lonely Planet (qui date de 2012) n’opère plus. On la visitera le jour des sacrifices pour Dasain : ce jour là, 109 animaux seront sacrifiés. On arrivera trop tard pour y assister – c’est peut être pas plus mal – mais on trouvera sur place des preuves du massacre !

11-durbar-square

12-etais

13-preuve-sacrifices

 

Pour le bouddhisme, on ira se promener au temple de la montagne des singes (Swayambhunath) et autour du grand stupa de Bodhnath. On aura un vrai coût de cœur pour le premier qui se situe sur une colline et offre une superbe vue sur Katmandou : magnifique au coucher du soleil ! On prendra le temps d’observer les fidèles faire leur rituel – actionner les moulins à prière en tournant autour du stupa dans le sens des aiguilles d’une montre, réciter des prières et faire des offrandes dans les différents temples de la colline –  tout en restant méfiant vis-à-vis des singes chapardeurs qui envahissent les lieux.

14-buddhas

15-vue-de-la-ville

16-stupa

17-moulins-a-prieres

18-coucher-de-soleil

 

Le stupa de Bodnath, qui, comme celui de Swayambhunath, est orné des yeux de bouddha, surpasse celui-ci par sa taille : il est vraiment impressionnant. Malheureusement, il a aussi été plus touché par le séisme et était en reconstruction lors de notre visite. Mais la promenade autour du stupa était agréable et on a pu visiter plusieurs gompas (monastère).

19-bodnath

20-place-centrale

21-petit-stupa

22-moine

 

Ces quatre jours nous ont permis aussi de rencontrer Nyama, le « filleul » de mon père. On ira visiter son école, fruit d’une association œuvrant pour la scolarisation des enfants népalais de la région du Dolpo (dans l’Himalaya). On y sera accueilli par pleins de sourires et on apprendra plein de chose ! On aura aussi l’occasion de goûter, pour la première fois (et pas la dernière!), le « masala tea », du thé infusé dans du lait avec du sucre et des épices, la boisson par excellence ici.

23-ecole

24-nyama

 

Enfin, on organisera aussi la suite de notre voyage au Népal : notre trek dans l’Himalaya ! Réalisation des permis de trekker, achat du matériel, et définition de l’itinéraire. Après ces 4 jours à Katmandou on est fin prêts et surtout impatients d’aller se mesurer aux Annapurnas…  On vous raconte l’ensemble du trek au prochain épisode : magnifiques paysages en perspective !



2 réponses à “Katmandou, rude épreuve pour nos sens”

  1. Marie-Laure & Bernard dit :

    Katmandou est une ville bien dépaysante et pas très organisėe…On attend avec impatience les photos du trek.
    Bonne poursuite de séjour en Inde.
    Bises à bientôt les deux

  2. Marie-Joe dit :

    magnifiques les photos de Chine(fin du séjour là-bas)et merci pour votre carte !pour ce qui est de Katmandou , ça nous rappelle des vieux souvenirs…on attend la suite avec impatience.Bizzes à vous 2

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *