12 jours dans la steppe mongole à se demander de quoi sera fait « margash »

[Article écrit par Pauline]

Qu’est ce qui se cache derrière ce titre ? et d’abord, ça veut dire quoi ce margash …

Dans cet article on va vous raconter notre première expérience dans la steppe mongole. Une fois n’est pas coutume, on avait réservé un circuit de 12 jours avec une agence, Evasion Mongolie, directement depuis la France.

Alors pourquoi ne pas être partis en indépendant, sac au dos, comme on a prévu de le faire pour les autres pays ?

Déjà, en nous renseignant sur internet, on avait vu qu’il était difficile pour un touriste de s’y déplacer par soi même. La faute aux routes qui sont en fait dans la quasi majorité des cas des pistes cabossées (et le mot est faible !), mal référencées sur les cartes, et qu’il faut affronter pendant des heures quand on souhaite relier les différents villages (il faut bien compter 1 heure pour faire 30km en 4×4 !). La faute aussi au manque d’infrastructures touristiques : la Mongolie n’en est qu’à ses débuts par rapport au tourisme et ça se sent, c’est encore très rustique ! Bon, on a quand même croisé des voyageurs qui avaient choisi de partir seul à la découverte de la Mongolie, avec leur vélo, mais ça demande quand même une bonne organisation au préalable.

On avait aussi une idée bien précise de ce qu’on voulait faire : on avait envie de prendre notre temps pour découvrir la vie dans la steppe et on tenait beaucoup à rencontrer des familles nomades pour essayer de comprendre leur mode de vie. On voulait vraiment éviter le tour classique en 4X4 qui permet certes de voir les magnifiques paysages de la Mongolie, mais qui impose quand même de passer quotidiennement entre 5 et 6 heures sur les routes (défoncées je vous le rappelle !). Aussi, quand on a découvert sur internet l’offre de l’agence d’Evasion Mongolie (merci Audrey pour le tuyau !), qui proposait un trek de yourte en yourte dans la région nord de l’Arkhangai,, le long de la vallée de la rivière Chuluut, on a sauté sur l’occasion et on ne le regrette pas du tout ! Le principe : faire entre 15 et 25 km de marche tous les jours et loger chaque jour dans une famille nomade différente. Pas de guide pour nous accompagner, c’est à chaque fois la famille qui nous a accueilli pour la nuit qui nous emmène à la famille suivante.

On a eu la chance aussi de rencontrer, via une autre agence mongole, Charles et Hélène, un autre couple de voyageur parti pour un an, qui ont choisi de partager cette aventure avec nous (ce qui nous a permis aussi de diviser les coûts !). Donc finalement, 10 jours avant de partir pour notre grand périple, le circuit de 12 jours pour 4 personnes était réservé et rendez-vous était pris avec Anya, la gérante d’Evasion Mongolie, à Ulan Bator, pour fixer les derniers détails du trek.

La veille du départ pour la steppe, on a donc retrouvé Anya qui nous a expliqué que ce circuit était en fait le fruit d’un partenariat entre leur agence et l’association AVSF (agronomes et vétérinaires sans frontières). Cette association mène actuellement un projet de développement d’une coopérative de production de fibres textiles à partir du duvet de yak dans la région de l’Arkhangai. Récemment (depuis 2014), l’association a proposé aux familles adhérentes, toutes éleveurs de yaks, d’accueillir des touristes chez eux pour leur apporter un surplus de revenus. On savait déjà que le circuit qu’on avait réservé devait profiter en grande partie aux familles chez qui on allait loger mais si l’argent qu’on a versé peut en plus permettre de soutenir un projet de développement local, c’est encore mieux ! Sans le savoir, on a fait une bonne action de tourisme solidaire !

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Bon avec tout ça on ne vous a toujours pas expliqué la deuxième partie du titre ! Alors comme vous avez du reconnaître l’expression, vous avez donc tous compris que « margash » signifie demain en mongol (c’est notre mot préféré… enfin parmi les 10 mots qu’on a réussi à retenir !). Et cette expression définit bien notre ressenti durant ces 12 jours : on s’est vraiment laissé porter par les événements, on n’avait pas véritablement de programme préétabli et on s’est laissé guider par les familles. On ne savait jamais ce qu’il allait se passer le lendemain : est ce qu’on allait marcher 15km à pieds (ou peut être bien plus car les distances mongoles semblent bien approximatives) ou est ce qu’une rivière débordante allait nous obliger à prendre un van déglingué ? Quand serait notre prochain repas ? Comment allait être la nouvelle famille qui nous accueillerait? Qu’allait–on découvrir de nouveau ? Et comment se passerait la nuit ? Nous retrouverait-on congelés le lendemain matin ? Au début c’était un peu difficile de lâcher prise, de ne pas décider par nous même ce que nous allions faire, mais on y a vite pris goût !

Si vous voulez découvrir les détails de notre trek et ce que nous avons retenu de la vie des nomades c’est dans la suite de l’article…

 

Qu’est ce qu’une vie de nomade dans la steppe ?

Ce circuit nous a réellement permis d’aller à la rencontre de familles nomades vivant dans la steppe de la région nord de l’Arkhangai. Chaque jour, on arrivait dans une nouvelle famille et on passait la fin de l’après-midi et la soirée avec eux. Tous nous ont très bien accueillis et ont été très attentionnés envers nous. Certains ont été plus réservés, mais dans la majorité des cas on a passé de supers moments avec eux qu’on est pas près d’oublier ! On retiendra en particulier la famille de Nyamborj, avec Ertentsetseg et Bumpa, avec qui on a passé nos deux premiers jours dans la steppe et la grande famille de Battur.

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En les observant vivre et en essayant de discuter avec eux à l’aide de mimes – on n’a jamais vu des gens aussi peu doués pour mimer, ne jouez jamais au time’s up avec un mongol – ou à travers le guide de conversation qu’on avait pris soin d’acheter à Ulan Bator avant de partir (très utile !), on a réussi à se faire une idée de la (dure !) vie qu’ils mènent chaque jour.

Tous les nomades sont des éleveurs. Les familles chez qui on est resté avaient toutes des troupeaux de bêtes plus ou moins important avec des vaches, des yaks, des moutons, des chèvres et pour certains des chevaux (ce qu’on a assimilé à une source de richesse). Les gens vivaient la plupart du temps regroupés avec les membres de la famille du mari : la vie dans la steppe étant difficile, il est nécessaire de s’entraider. Le campement d’une famille était donc composé de plusieurs maisons en bois ou de yourtes, les unes à côté des autres, toujours près d’une rivière. Contrairement aux yourtes, les maisons en bois sont constituées de deux pièces : une pièce qui fait office de salon et de chambre : le lit sert aussi comme banc pour s’assoir, manger, regarder la télé (et oui tous les nomades chez qui on est allé avait la télé et le téléphone !)… Bien souvent, il y a moins de lit que de personnes car les enfants dorment ensemble ou dans le même lit que la mère. Le reste de cette pièce est meublée avec des petites commodes très colorées et il y a toujours un hôtel à prières et des photos de familles disposées dessus. Enfin, une toute petite table (plus pour poser la nourriture que vraiment pour manger dessus) termine le décors. L’autre pièce sert de cuisine, c’est là où trône le fameux poële qui permet de cuisiner et de chauffer la maison. Y sont aussi entreposées les différentes préparations culinaires qu’on vous détaillera par la suite . Dans les yourtes, tout est dans la même pièce, les lits, le poële, la nourriture entreposée… C’est donc un joyeux bordel ! Plus tard, AVSF nous a expliqué que certains nomades préféraient habiter dans des maisons en bois durant la belle saison car c’est plus confortable qu’une yourte. En revanche l’hiver ce n’est pas possible, car c’est beaucoup plus difficile à chauffer. Durant notre séjour nous avons été accueilli à chaque fois dans le campement d’été de la famille : ils ont un campement différent pour chaque saison qui se situe généralement à 20 ou 30 km les uns des autres.

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Durant la période où on est parti (fin août-début septembre), les maris ne restent pas souvent au campement. En effet, en plus de leur travail quotidien qui consiste à emmener paitre le troupeau dans les montagnes le matin et à le ramener au campement le soir, ils passent tout le reste de la journée dans les champs à faucher l’herbe pour faire des stocks de foin pour les bêtes en prévision de l’hiver. Certains ramassent aussi les pommes de pins pour récupérer, une fois grillés, les pignons qui seront ensuite vendus. Nous avons donc passé plus de temps avec les femmes et les enfants.

Les femmes, durant cette période, cuisinent beaucoup, en particulier les produits laitiers. Elles effectuent la traite des vaches et des yaks deux fois dans la journée : le matin et le soir et après il faut vite s’occuper du lait avant qu’il ne tourne : et oui malgré le fait que toutes les familles avaient l’électricité grâce à des panneaux solaires, aucune n’avait de frigo ! Avec ce lait, très fort en goût, elles font une multitude de préparations. Nos préférés : le yaourt qui nous était servi avec des myrtilles (miam, la seule chose qu’on mangeait vraiment de bon cœur mais qui malheureusement ne nous a pas été servi souvent car il fallait le consommer tout de suite) et le tsutetsai, le thé au lait salé (la boisson qu’ils boivent tout le temps et que j’ai apprécié) . Sinon, à partir du lait bouilli, les femmes faisaient aussi du fromage et, à notre grand regret, les fameux « arroz » : sorte de fromage un peu sucré, séché pendant des jours dans la yourte (au dessus des lits, génial !), dur comme de la pierre et se révélant vraiment horrible au goût si jamais on arrivait à en croquer un bout ! Le pire c’est que les familles nous en offraient tout le temps et que eux avait vraiment l’air d’apprécier. Les femmes en faisaient de toutes les formes, certains avec des couleurs, et tiraient une certaine fierté des plus beaux ! François s’est fait avoir le premier jour où on nous a apporté le fameux plateau de arroz : il a pris le plus beau (qui était aussi le plus gros) et a été incapable de le finir ! Bon, le seul avantage qu’on a pu voir à ces arroz c’est leur longue conservation : cela permet aux nomades de manger un peu de produits laitiers durant l’hiver puisqu’à cette période les vaches ne sont plus traies et l’essentiel de la nourriture est donc constituée de viande. C’est aussi à partir de ce lait qu’il faisait leur vodka locale : l’ « airag », du lait fermenté de jument : bon rien de bien méchant, seulement trois degrés mais un arrière goût vraiment particulier… (autant dire que les culs secs qu’ils nous ont fait boire ne sont pas très bien passés).

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Enfin ceux qui nous ont le plus marqués sont les enfants. Alors que les adultes étaient la plupart du temps quand même assez réservés, les enfants, eux, étaient très curieux, toujours les premiers à venir vers nous et à nous faire de grands sourires (bon faut dire aussi on les amadouait en leur offrant des bonbons !). On a pu remarquer qu’ils étaient beaucoup moins surveillés que chez nous, souvent les plus vieux s’occupaient des plus jeunes et ils faisaient un peu ce qu’ils voulaient en se faisant très rarement réprimander (par exemple un des petits d’une famille s’est promené tout nu dehors toute la journée alors que nous on était en doudoune !). Les femmes allaitent leurs enfants jusqu’à l’âge d’au moins deux ans !

 

Marcher pendant 12 jours dans la steppe c’est pas un peu monotone au bout d’un moment ?

Pendant le trajet en bus d’Ulan Bator à Tsetserleg (où un chauffeur nous attendait pour nous emmener à notre première famille), on a pu avoir notre première image de la steppe. On l’a vu telle qu’on l’avait imaginée : vaste étendue d’herbe plate, ponctuée par moment de petit cours d’eau et surtout parcourue par une multitude de bêtes : des yaks, moutons, chèvres et chevaux partout !

Les nomades ne se déplacent jamais à pieds, ils préfèrent le cheval ou la moto, et pour cause, les distances semblent parfois bien longues à parcourir dans ces immenses plaines. Du coup, on avait un peu peur de se lasser des paysages et de trouver parfois la marche un peu longue ! Mais on a vite été rassuré : les paysages traversés étaient chaque jour différents. On est passé par des vallées étroites et boisées, on a traversé de vastes plaines plates et désertes , on a grimpé un volcan éteint, découvert le canyon de la rivière Chuluut, marché dans des forêts de pins et on s’est posé au bord d’un lac ! Les photos parlent d’elles mêmes :

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Et au final de quoi était fait notre quotidien durant ces 12 jours ?

Assez vite, on s’est fait à notre petite routine dans la steppe. On se levait le matin vers 9h00, on faisait nos sacs et on allait prendre le petit déjeuner avant de partir randonner. Quand on avait de la chance, les familles nous préparaient un solide petit déjeuner, avec parfois du riz ou un bouillon de pâtes (une fois on a même eu le droit à un espèce de riz au lait pas mal du tout !) ; mais la plupart du temps on mangeait seulement des « borstik » (sorte de petit pain moelleux, frit dans l’huile, très bons juste frais mais de moins en moins bon suivant le temps de conservation…) accompagnés d’ « urrum » (sorte de beurre que j’étais la seule à apprécier) et de rare fois de confiture de myrtilles tout juste cueillies dans la montagne. Pour la boisson, on avait le droit à du thé au lait salé ou du « vrai » thé suivant la famille. En fait, on s’est rendu compte que les familles étaient plus ou moins habituées aux touristes : chez certaines, on a eu du mal à se faire comprendre pour pouvoir obtenir de l’eau bouillie (pour être capable de la boire ensuite sans tomber malade) alors que d’autres nous ont d’elles mêmes servi de l’eau bouillie avec même des sachets de thé !

Ensuite on partait pour 15-25 km de marche suivant les journées (autant dire que lorsqu’on avait mangé seulement trois bouts de pain le matin, c’était un peu dur). On portait seulement des petits sacs, le reste de nos affaires étant emmenées par le père de famille généralement sur sa moto. Une fois, on a aussi eu le droit à un chariot tiré par un yak énorme ! On arrivait généralement dans la famille en début ou milieu d’après-midi et on nous invitait directement à venir dans la maison où l’on nous servait… je vous laisse deviner… des « arroz » et du thé au lait salé ! Heureusement, bien souvent, on avait aussi le droit aux « borstick », qu’on s’empressait de prendre pour éviter les « arroz » ! Dans certaines familles, quand le père était là, on avait aussi le droit à la « cérémonie de sniffage ». Le père sortait de ses poches une petite fiole contenant de la poudre et il fallait mettre un peu de poudre sur un bâtonnet puis l’inspirer par le nez. Ça pique !

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Bien souvent, on nous servait le déjeuner vers 15-16 heures, puis on passait le reste de l’après-midi avec la famille. Niveau nourriture ce n’était pas très varié, on alternait toujours entre 4 ou 5 plats, le plus récurent étant un bouillon de pâtes et de viande. La plupart du temps on mangeait du yak, parfois du mouton ou de la chèvre, séché ou frais suivant la date de la dernière mise à mort, mais toujours servi avec des gros morceaux de gras, qu’on avait du mal à avaler. Le bouillon était agrémenté de pommes de terre et parfois de carottes ou de choux (mais c’était vraiment histoire de dire !). Sinon, on avait aussi des nouilles sautées avec des patates et de la viande (« tsuivan ») et du riz avec… des patates et de la viande. Pour changer un peu, certaines familles nous on fait aussi des « buuz » (les raviolis qu’on vous avait présenté dans l’article précédent) ou leur variante, les « kushuur » (au lieu de faire cuire les raviolis à la vapeur, ils sont frits : comme ça c’est encore plus gras !). Autant vous dire qu’on a eu un peu de mal à la fin avec la nourriture mongole, ce n’était pas mauvais en soi mais on a saturé car c’était trop gras : on est tombé malade, et on a mis plus de 5 jours à s’en remettre ! Enfin ça, c’est peut être aussi à cause de l’eau qu’on a bu. Comme on vous l’a expliqué plus haut, on était obligé de demander aux familles de nous faire bouillir l’eau de la rivière pour pouvoir ensuite la laisser refroidir et la boire. Seul problème : l’eau était bouillie dans les marmites qui servaient à faire chauffer le lait ou encore le fromage pour faire les arroz et donc l’eau avait un goût de fromage de yak… pas terrible ! Un jour, une famille nous a servi, juste à la fin de notre trek, une eau fraîche et pure. On était tellement content d’avoir enfin de l’eau « normale » qu’on ne s’est pas méfié et qu’on a bu autant qu’on a pu. Avec le recul, on aurait peut être pas dû !

Les moments passés avec les familles ont été l’occasion de faire de nouvelles expériences. On a découvert qu’on était vraiment pas mauvais pour traire les yaks et les vaches. On est retombé en enfance en faisant des « arroz » (c’est comme la pâte à modeler !). On a testé la réalisation des « buuz » mais on est définitivement pas doués pour les pliages. On a beaucoup joué avec les enfants, au foot avec les plus vieux, et aussi à des jeux de société : on nous a appris à jouer à un jeu de carte mongol le premier jour, ce qui nous a ensuite bien servi pour le reste de notre voyage car tous les hommes savaient y jouer. On a aussi joué aux jeux des osselets : avec seulement des os de cheville (on ne sait pas de quel animal), on peut faire différents jeux. Nous, on en a testé trois, dont un qui pourrait s’apparenter aux billes et un autre aux petits chevaux. On a aussi essayé de se rendre utile comme on pouvait en allant chercher l’eau de la rivière ou en ramenant les bêtes au campement le soir. On a testé le tressage des poils de yaks pour en faire des cordes pour tenir les yourtes mais sans succès. On a également assisté à une chasse à la marmotte, mais on n’ pas eu le droit d’y goûter après. Et puis on a aussi partagé des moments tout simple avec les familles : posés devant leur yourte en fin d’après midi ou dans leur maison, autour du poële en soirée, à essayer d’en apprendre d’avantage sur eux, à leur montrer nos photos de famille et eux les leurs.

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On a aussi profité de certains après-midi tranquilles pour se « doucher » à la rivière. Autant ne pas vous mentir, niveau hygiène, il ne fallait pas être regardant pendant le séjour : en 12 jours, on s’est seulement lavé deux fois et encore dans une eau gelée qui faisait on pense moins de 10 degrés ! Niveau toilettes, ce n’était pas forcément mieux : la plupart des familles avaient des « toilettes » constituées d’un trou, de deux planches de bois pour poser les pieds et entourées de trois autres planches de bois, histoire de se cacher (mais parfois, même accroupi, ça ne suffisait pas à cacher nos fesses). C’était limite mieux quand les familles n’avaient pas de toilettes et qu’on pouvait aller n’importe où (mais alors il fallait réussir à trouver un endroit où se cacher, ce qui n’était pas forcément évident !)

Il ne reste plus qu’à vous parler de nos nuits, moment tant redouté, surtout par Charles et Hélène qui n’avaient pas comme nous des duvets de compet’. Charles s’est donc très vite découvert un véritable don pour l’allumage et l’entretien du poële. En effet, c’était vraiment indispensable pour s’endormir : les nuits étaient très fraiches et les yourtes où on dormait plus ou moins bien isolées (en plus, généralement une ouverture est laissée en haut de la yourte pour évacuer la fumée et aussi parce que le tissu de la yourte brulerait s’il était en contact avec la cheminée du poële). La famille nous allumait donc chaque soir un petit feu : c’est fou comme ça réchauffe vite l’atmosphère. Seul inconvénient : ça s’arrête aussi très vite et, pour pouvoir garder la yourte au chaud toute la nuit, il faudrait remettre des buches toutes les 2 heures, voir plus, ce que bien sûr nous ne faisions pas. Le matin on se retrouvait bien souvent congelé (malgré le duvet, les couvertures en plus données par la famille et pour Charles et Hélène leurs 4 couches de vêtements !). En plus du froid, il a fallu s’habituer aux lits mongols, vraiment très durs. Mais la plus dure épreuve restera quand même l’envie de pipi intempestive durant la nuit : pas très agréable de devoir se lever en pleine nuit alors qu’il gèle dehors et de faire pipi au milieu de yaks aux yeux brillant dans la nuit sur fond de chien hurlant à la mort … autant vous dire qu’on essayait de faire le plus vite possible !

 

Bref, passer ces 12 jours dans la steppe n’a pas été de tout repos, mais on y était préparé et ça n’a pas été si dur que ça (sauf quand on a commencé à être malade). On était quand même soulagé de passer le dernier jour du circuit dans un camp de yourte à Tsenkher, avec douches, toilettes, yourte isolée, repas avec des légumes et luxe suprême, une piscine d’eau chaude ! Je n’ai jamais été aussi contente de retrouver un peu de confort !

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On est vraiment content d’avoir pu partager tous ces moments avec les familles et d’avoir pu découvrir cette magnifique région encore très éloignée des tours touristiques classiques (pendant les 9 premiers jours on n’a vraiment croisé aucun touriste) ! Une très belle expérience qu’on recommande vivement (en plus maintenant on a le contact direct de la fille qui gère ce projet à AVSF )



19 réponses à “12 jours dans la steppe mongole à se demander de quoi sera fait « margash »”

  1. Marie-Laure & Bernard dit :

    Nous venons de lire avec plaisir l’article et avons appris plein de choses. Hâte de découvrir la suite …

  2. marino dit :

    super votre aventure et merci de nous la faire vivre. votre récit est fascinant vraiment… on attend la suite
    marino

  3. Regine et pjilippe dit :

    Très belle expérience à graver dans la pierre
    Merci pour le partage
    Gros bisous

  4. Catherine dit :

    Wouah! Génial!je suis ravie pour vous et bonne route pour d’autres aventures.
    bisous à vous.

  5. Béatrice dit :

    Magnifique reportage qui nous fait bien rêver. Bisous

  6. Papa Popo dit :

    Je ne savais pas que tu avais aussi des talents de narratrice! On a trop envie d’y être. Vos photos sont super, j’adore les portraits (éclairage top) et les panoramiques sont trop beaux. Vivement la suite.

  7. Busson Clara la sœur de popo dit :

    Cc popo et François mes photos préférées du bloc (pour l’instant) c’est celle où François trait la vache et celle où vous êtes dans l’eau avec les pieds qui dépassent.
    Bisous cœur cœur 😘😘😘😘😗😗😗😗😗😍😍😍😍😙😙😙😚😚😚😻😻😻😻😻😻😽😽😽😽😽😽👄💋💋💋💋💋👄👄👄👄❤❤❤❤💘💘💘💓💓💓💕💕💕💖💖💖💗💗💗💙💙💙💚💚💚💛💛💛💜💜💜💝💝💝💞💞💞💟💟💟,

  8. Marie-Joe dit :

    c’est magnifique, je voulais partir avec vous….!!
    bonne continuation bizzz

  9. Koko dit :

    Bravo pour les photos et le récit (j’étais aussi captivée que devant mon bouquin de Bussi c’est dire !!). C’est magnifique, même moi qui suis une chochote ça me donne envie d’y être!
    Trop hâte de voir la suite! (encore plus que de voir la suite d’un épisode de l’amour est dans le pré c’est dire! 😉 )
    Gros bisous

    PS : c’était quoi ce que le père vous a fait sniffer?!

  10. Pauline dit :

    Que d’aventures! Les photos sont splendides, on vous suit avec grand intérêt
    Bisoux

  11. Sylvie et francis dit :

    Les photos sont superbes on a hâte de connaître de nouvelles péripéties bises à vous deux. (François le digne petit fils de son papi pour traire les vaches)

  12. Sauder Vincente dit :

    Merveilleux. Maintenant, la Chine si je me souviens bien ? Profitez bien, et n’oubliez surtout pas de continuer à donner de si bonnes nouvelles… Gros bisous et suite au prochain épisode que j’attends avec impatience…

  13. natouille dit :

    Merci de nous faire voyager avec vous! Les photos sont superbes,vous êtes radieux! continuez bien votre belle aventure, ce n’est que le début 😉. Plein de bisous, bien de chez nous, de nous 4😘. Vivement de lire la suite…

  14. Pauline D dit :

    Vos photos sont superbes, et j’ai beaucoup ri avec la description de la bouffe ^^ un régal je n’en doute pas. Merci pour cette agréable pause dans le boulot héhé hâte de lire la suite !!
    Bisous à tous les 2 !!

  15. Delphine et Dominique dit :

    Quelle belle aventure!!
    Bravo pour le récit et les magnifiques photos.Vivement la suite.
    Toute la famille vous embrasse

  16. Isa et Tristan dit :

    Coucou Popo et François.
    Nous lisons votre site pour la première fois (Flavien nous a transmis le lien) et nous trouvons ça génial. Nous voyageons un peu avec vous à chaque récit (pour nous qui ne quittons jamais la France, c’est parfait!!!). Bon voyage. Plein de bisous.

  17. Mo' dit :

    Franchement, magnifiques photos.
    Et puis vos récits sont chouettes, et malgré que cela semble difficile, je m’y verrais bien ! Mais va trouver la personne pour t’accompagner… ah ah. Continuez de profitez ainsi, ça vous va bien, au teint ! Gros bisous les voyageurs.

  18. Nina dit :

    Bonjour,
    J’aime beaucoup votre blog et je suis vraiment « subjuguée » par votre récit et les photos que vous avez posté de votre séjour dans les steppes ! Je pars également en Mongolie fin septembre et je serais intéressée de savoir comment vous avez expliquer votre projet à l’agence ? Vous n’avez pas du tout fait de 4×4 ? En effet, même après avoir lu le lonely planet je suis un peu perdue pour la visite de ce pays si immense et si peu touristique !
    Merci beaucoup d’avance pour vos conseils,
    Bonne continuation 🙂
    Nina

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